Le texte de Genèse 3, 1-19 répond aux différentes de hommes sur l’origine du mal, de la malédiction, de la souffrance, du péché. Il pose la question de la responsabilité de l’homme face à des choix justes qui peuvent participer à son épanouissement et à son devenir. Il nous permet enfin de comprendre la parole et l’agir du Créateur dans sa relation avec l’homme et la femme.
Le chapitre 3 s’ouvre sur la présentation d’un protagoniste, le serpent, l’animal le plus rusé de son espèce. D’autres textes des Ecritures le comparent à Lucifer. Mais ce qui est frappant est le serpent à l’instar d’Adam et Eve sont tous des créatures de Dieu.
Mais quelle intention pourrait animer cet animal au point de s’adresser en premier à la femme et non pas à l’homme.
Un dialogue s’engage entre la femme et le serpent par une question sournoise. Une interrogation qui marque l’opposition du serpent à la Parole de Dieu et une résistance à l‘autorité du Créateur.
Le but de celui qui incite à faire le mal, à être aveugle ou à remettre en cause la Parole de Dieu, donc du tentateur, est aussi de semer le doute sur des données de la Parole qui sont des acquis. Le serpent est prêt à utiliser toutes les artifices y compris le mensonge ou la falsification des vérités divines.
La première réponse de la femme montre qu’Eve n’est pas ignorante quant à la volonté de Dieu et à la connaissance entre le bien et le mal. Elle la connaît. Elle fait la différence, sans l’intervention de Dieu, entre la Parole du Créateur et celle falsifiée par l’artifice rationnelle du Tentateur.
Face à la fermeté de la femme, le serpent répond en jetant le trouble et la confusion sur l’être et la nature de Dieu : le Créateur est un Dieu bon, juste et digne de foi. Le but visé est de conduire Adam et Eve :
- A rejeter la Parole de Dieu
- A se faire aussi l’égal de Dieu, remettant automatiquement en cause leur statut de créature dépendant du Créateur de toutes choses.
L’acte du serpent a consisté donc à semer le trouble dans la conception des choses établies en Eve, bref dans sa pensée et sa vision.
La vision de la femme est brouillée. Elle se déplace du fruit à celle de l’arbre. Eve commence à reconsidérer l’arbre et à accepter pour vrai ce qui est faux. Par un raisonnement aveugle et une convoitise de l’âme Ce qui au départ n’avait aucune valeur à la vue a maintenant une considération : « bon à manger, agréable à la vue »....