I- LE SACRIFICE 3
Le sacrifice repose sur le donnant et le donnant plus voir le donnant et le recevant plus.
Tout sacrifice est une consécration qui modifie l’état moral, spirituel, physique de la personne ou du groupement qui l’accomplit. Il permet de s’approcher de la divinité et surtout d’attester sa souveraineté et d’obtenir sa protection.
Le sacrifice est avant tout un don fait aux puissances surnaturelles[1]. Il est aussi un acte de communion où le repas occupe une place importante. Le bénéficiaire du sacrifice mange à la table de la divinité. Le but de cette communion est de renouveler sa vie ou celle de son groupe : la vie de la divinité est appropriée.
Dans le rite sacrificiel, il existe une unité de trois actes[2] qui visent à établir une communication entre le monde visible et le monde invisible par l’intermédiaire d’une victime, d’une chose qui sera consacrée qui sera détruite lors d’une cérémonie :
- Les rites d’entrée.
- L’immolation.
- Les rites de sortie.
Ici l’individu, par le sacrifice, accède au monde invisible pendant un temps très court pour renouveler sa vie. Mais cela devient dangereux s’il ne s’en sort pas.
Le sacrifice conduit à l’union entre une personne et la société. La société s’approprie l’individu par des lois pour le plier à ses fins. Son intention est de s’emparer du principe de vie que détient la divinité et d’en assurer la possession à l’individu.
Tout sacrifice implique le déplacement de forces mystiques. Il implique LA VICTIME POUR LE SACRIFICE, L’OFFRANT, L’INTERMEDIAIRE DE L’OFFRANT, L’INTERMEDIAIRE, DE LA DIVINITE, LE RECEVANT.
A- Les éléments constitutifs du Sacrifice.
1- La Victime pour le sacrifice.
Elle est essentiellement animale (bêtes domestiques, bêtes sauvages, être humain…), végétale (céréales, ananas, tubercules, féculents, ou minérale (argent, or…).
Le but ou la finalité des paroles et des gestes mystiques de l’intermédiaire de la divinité est d’introduire l’OFFRANT dans la VICTIME et la VICTIME dans l’OFFRANT.
2- L’Offrant
La personne, la famille, le groupe ou la communauté. Il y a souvent un caractère solidaire des membres d’une famille. L’Offrant porte ce nom à la suite d’une maladie, d’un malheur qui s’est abattu sur sa famille, de cérémonie d’enterrement ou d’autres cérémonies, de réjouissances culturelles lorsqu’il offre un sacrifice personnellement ou sous l’influence d’une parenté ou d’un membre de sa famille.
Notons que les jours choisis ou certaines heures du jour, où se pratiquent le sacrifice, sont choisis par la divinité non pas par l’intermédiaire sacrifiant. Désormais ce jour, ces jours, cette heure ou ces heures sont désormais sous l’autorité de la puissance obscure.
De même, l’animal offert ou la victime pour le sacrifice offerte devient un interdit ou un totem selon les cas. Chaque fois que l’offrant ou sa famille le mange, la victime pour le sacrifice, le cycle du pouvoir de la divinité et ses œuvres reprennent pour se consolider.
L’un des dangers reste que la victime pour le sacrifice réclamée par l’intermédiaire de la divinité soit l’offrant, sa vie, sa personnalité, sa profession, sa vie matrimoniale, sa famille voir un domaine de sa vie ou un des membres de sa famille (progéniture présente ou progéniture future). Mais ce qui est souvent demandé reste la progéniture et la destinée de l’offrant.
3- L’Intermédiaire de l’Offrant....A SUIVRE