I.3- LE JEÛNE BIBLIQUE
ENSEIGNEMENT 1- Le jeûne biblique et la prière
par Yan Newberry
LE JEÛNE SUR LE PLAN PERSONNEL
Le jeûne, faut-il en parler?
On m’a souvent dit: "Yan, il faut nous parler du jeûne mais il ne faut pas en faire tout un plat!"
Je dois avouer que j’ai beaucoup hésité à prendre ma plume pour écrire ces lignes, car j’avais peur de parler sans avoir étudié ce sujet, peur d’avoir étudié sans avoir expérimenté et vécu cette discipline dans la joie et dans la présence de Dieu. En fait, cela m’a pris quatre ans pour assembler cette matière. Cet article est le fruit d’une étude systématique de tous les textes de la Bible qui nous parlent du jeûne sur le plan personnel et communautaire, d’entretiens avec des personnes ayant une grande expérience dans cette discipline régulière de la pratique du jeûne.
N’ayons pas peur des mots
Souvent le mot "jeûne" gêne. Il fait naître toutes sortes de peurs parce qu’on imagine que jeûner est synonyme de souffrance, qu’il faut se priver, se forcer, qu’on va perdre du poids (peut-être une bonne chose pour certains d’entre nous). Ces craintes disparaissent lorsqu’on se penche sur les Écritures pour comprendre ce qu’est vraiment le jeûne biblique.
Pour comprendre ce mot "jeûne", parlons d’un mot qui nous est familier: le "déjeuner" qui signifie "rompre le jeûne". En anglais, c’est plus explicite: "breakfast", "casser le jeûne". Le dictionnaire nous le décrit ainsi: "abstinence par esprit d’humiliation ou période pendant laquelle a lieu un renoncement."
Le Psaume 35:13 nous donne une bonne définition biblique. David dit: "J’humilie mon âme par le jeûne." Dans le premier livre des Rois, chapitre 21:27-29, Dieu dit d’Achab qui pratique le jeûne: "As-tu vu comment Achab s’est humilié devant moi?" Dans ces deux cas, il s’agit d’une humiliation volontaire.
Avant de lire plus loin
Ce sujet du jeûne est tellement important, intéressant, que j’ai peur de passer à côté de l’essentiel. C’est pourquoi j’aimerais vous demander de poser votre feuille, de prendre votre Bible et d’aller dans un endroit calme. Lisez le texte du Psaume 51:8-14. Priez sur ce texte et demandez à Dieu de vous donner un esprit bien disposé, une purification intérieure, l’allégresse et la joie de sa présence.
Le jeûne, faut-il en parler?
Oui, parce que la Bible en parle
La Bible regorge de versets (plus de 60) et d’exemples qui nous parlent clairement de la pratique du jeûne.
L’Ancien Testament nous donne de nombreux exemples du jeûne pratiqué sur le plan personnel et communautaire. Ces exemples nous montrent que le jeûne est un signe extérieur d’une tristesse intérieure. Les prophètes tels que Esaïe (chap. 58) et Zacharie (chap. 7) nous donnent des avertissements concernant les motivations de notre jeûne.
Le Nouveau Testament. Jésus nous explique le pourquoi et le comment de notre jeûne dans Matthieu 6. Paul, l’apôtre, nous met en garde contre l’extrémisme (Rom. 14:20). Et l’Église primitive nous montre l’utilité et la pratique du jeûne biblique dans le cadre de l’Église locale (Actes 13:3).
Oui, parce que les géants de la foi nous ont tracé le chemin
Nous pouvons apprendre énormément lorsque nous contemplons et imitons cette grande nuée de témoins tels que Moïse (Exode 34:28), Samuel (1Sam. 7:6), David (Ps. 69:11.22), Jonathan (1Sam. 20:34), Josaphat (2Chron. 20:3), Esdras (Esdras 10:6), Néhémie (ch. 1:4-10), Daniel (Dan. 9:3), Esther (ch. 4:10-17), Esaïe (ch. 58), Joël (ch. 1 :14), Zacharie (ch. 8:18-19), le peuple d’Israël (Juges 20:26-28), ainsi que le jeûne annuel dans Lévitique 16:29, une date importante dans le calendrier hébraïque.
Cette liste est bien fournie et nous pourrions ajouter Anne la Prophétesse (Luc 2:37), Jean-Baptiste et ses disciples (Luc 5:33), Jésus (Mat. 4:1-2), Paul (2 Cor. 6:5), les Anciens d’Antioche (Actes 13:3), l’Église de Lystre (Actes 14:23).
Prenez votre Bible et cherchez à savoir pourquoi ils ont pratiqué le jeûne!
Complétons cette liste avec des hommes de taille tels qu’Origène, Jérôme, St-Augustin, François d’Assise, Luther, Calvin, John Knox (un Écossais fougueux pour Dieu) Savonarole de Florence, J.Edwards (homme de réveil), David Brainard, D.-L. Moody, W.Nee, le pasteur Hsi de Chine, Hudson Taylor, Georges Verwer… tous ont pratiqué le jeûne avec la prière.
Pourquoi est-il urgent d’avoir un enseignement clair, biblique sur ce sujet?
À cause de:
1. L’ignorance et le silence qui plane sur ce sujet
Depuis 36 ans je fréquente des réunions, conférences, séminaires… En tout, cela fait plus de 7800 réunions! Je n’ai jamais entendu un enseignement ou une prédication sur ce sujet. Entre 1861 et 1954 pratiquement aucun écrit n’a abordé ce sujet. Aujourd’hui, on trouve peu de livres chrétiens sur le jeûne.
2. La confusion avec des spiritualités étrangères à la révélation biblique
Le jeûne est pratiqué et enseigné dans les grandes religions telles que l’islam, le bouddhisme, l’hindouisme, ainsi que par des grands chefs religieux tels que Confucius, Zoroastre, les Yogis de l’Inde… de grands philosophes tels que Platon, Socrate, Aristote, Hippocrate (le père de la médecine moderne).
Ce mélange de pensées mystiques ou légalistes n’a pas grand-chose à voir avec le jeûne biblique.
3. L’extrémisme et une grande confusion dans l’esprit des chrétiens
Parmi les chrétiens il y a deux extrêmes en rapport avec le jeûne: ceux qui pratiquent sans comprendre le sens biblique du jeûne et ceux qui comprennent les textes bibliques mais ne pratiquent pas le jeûne biblique.
4. L’homme moderne cherche des méthodes et des trucs.
Jeûner pour embellir votre peau. Jeûner pour maigrir. Jeûner pour retrouver la forme. Jeûner pour faire briller vos yeux. Jeûner pour faire une pression politique. Ne sommes-nous pas aussi tentés dans l’Église de chercher des trucs, des méthodes, des solutions de facilité au lieu de chercher des vraies solutions dans la présence de Dieu?
Jésus et le jeûne
Avant de commencer son ministère public, Jésus pratique le jeûne et la prière (Mat. 4:2). Le contact avec son père passe avant toute autre chose. C’est sa priorité. Cela passe avant l’enseignement, avant la formation de ses disciples, avant les miracles. Dans Jean 4:34 Jésus le dit bien: "Ma nourriture c’est de faire la volonté de mon père." Ce qui nourrit sa vie, c’est cette relation d’intimité avec Dieu. Il ne peut s’en passer.
Jeûner pour montrer à Dieu nos vraies priorités
– les valeurs éternelles priment sur le passager.
– les valeurs spirituelles passent avant les besoins physiques
– et matériels.
Jésus nous apprend qu’au fond, le jeûne est quelque chose de plus qu’une abstinence de nourriture. Jeûner, c’est montrer à Dieu nos vraies valeurs; c’est se passer d’une chose pour une autre encore meilleure: l’intimité avec Dieu!
• La pratique pour nous
Jésus, dans Matthieu 21:12-17 se met en colère. Pourquoi? Les personnes qui fréquentent le temple ont inversé les vraies valeurs. Jésus renverse les tables. Par ce geste, il renverse également les valeurs. "Ma maison sera une maison de prière mais vous en faites une caverne de voleurs". Leur "commerce" personnel a pris la place de la présence de Dieu.
Quelles sont vos priorités? Quelles sont vos valeurs? Pouvez-vous dire que votre relation avec Dieu passe avant la télé, les lectures, vos projets, votre compte en banque, vos activités dans l’église… Jeûner c’est faire de la place dans notre emploi du temps pour montrer à Dieu que c’est lui qui a la première place dans notre vie.
Maintenant
Cela nous ferait peut-être du bien de sauter un repas – ou de renoncer à quelque chose qui commence à prendre trop de place ou de temps dans notre vie – pour passer du temps dans la présence de Dieu, discuter avec lui de nos priorités et le laisser y mettre de l’ordre!
Jeûner pour se montrer à Dieu
Jésus nous dit, en Matthieu 6:18 que celui qui jeûne le fait non pour se montrer aux hommes mais pour se montrer à Dieu. "Tout est nu et découvert à ses yeux." (Héb. 4:13)
Avec notre Dieu, pas de vernis, de maquillage! Le masque tombe. C’est dans ce contact avec Dieu, dans le jeûne et la prière, que j’ai réalisé combien mon cœur était méchant, tortueux. Dans une confrontation avec la Sainteté de Dieu, la jalousie, l’amertume, l’égoïsme ont pu être extirpés de mon cœur.
• La pratique pour nous
Dans la présence de Dieu, nous trouvons une chaleur, une paix profonde, un réconfort et une puissance libératrice. C’est là que le vrai travail commence: quand Dieu nous touche en profondeur et nous rend capables d’accepter son pardon.
Oh! que cela fait du bien de se montrer à Dieu!
Maintenant
"Entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton père qui est là dans le lieu secret, et ton père qui voit dans le secret te le rendra." (Mat. 6:6)
Conseils concernant la pratique du jeûne
– Avant de jeûner, analysez la raison et la motivation de votre jeûne.
– Il n’est pas biblique de jeûner pour le plaisir.
– Lorsque votre jeûne gêne votre entourage (parents, enfants) il vaut mieux vous en abstenir.
– Avant de commencer votre jeûne, fixez une limite dans le temps.
– Il est important de "nourrir" ce moment de jeûne avec la prière et la lecture de textes bibliques.
– Il est bon d’avoir un conseiller ou ami proche avec qui vous pouvez prier et partager pendant votre moment de jeûne.
Grandes vérités à retenir sur le jeûne biblique
– Le jeûne n’est pas un but en soi ni un moyen, mais un climat de dépendance dans lequel on désire rencontrer Dieu.
– Celui qui jeûne est davantage préoccupé par celui qui bénit que par la bénédiction elle-même.
– Celui qui jeûne proclame ouvertement à lui-même, aux puissances des ténèbres et à Dieu que la nourriture terrestre ne peut pas le rassasier.
– Le jeûne biblique, c’est d’abord être disponible pour Dieu, avec Dieu, devant Dieu.
"Comme une biche soupire après les courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, Ô Dieu! Mon âme a soif de Dieu, du Dieu VIVANT!"
(Psaume 42:2-3)
LE JEÛNE COMMUNAUTAIRE
Le jeûne biblique pratiqué sur le plan personnel ou communautaire est un signe extérieur d’une attitude du cœur. Dans la pensée biblique, le jeûne exprime le désir de rompre avec une habitude, manger par exemple, et de la remplacer par autre chose qui est meilleur: Dieu et sa présence.
ANNE la prophétesse "ne quittait pas le temple et servait Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière… Elle louait Dieu et parlait de Jésus à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem." (Luc 2:37-38) Dieu était au centre de sa prière, de sa louange et de son service!
JOSAPHAT "publia un jeûne pour tout Juda" (2 Chron. 20:3). Puis suit cette belle prière, au verset 12: "Nous sommes sans force, mais nos yeux sont sur toi." Quelle attitude de confiance, de dépendance!
Ma prière et la vôtre
Tout en écrivant cet article, une prière jaillit de mon cœur, une prière pour moi, pour vous, pour nos églises. Voulez-vous vous joindre à moi dans cette requête pour le peuple de Dieu?
"Pardonne-moi, Seigneur, car trop souvent mes yeux sont fixés sur moi-même, les autres, les circonstances. Sois le Maître en moi, viens au centre de ma vie et de mes pensées et conduis-moi près de ton cœur – Amen."
Que nous enseigne la Bible sur la pratique du jeûne communautaire?
Le pourquoi du jeûne communautaire (Zacharie 7:5)
Dieu pose ici une question de fond concernant le pourquoi de cette pratique au sein de la communauté. Cela faisait soixante-dix ans que le peuple de Dieu pratiquait ce jeûne communautaire et cela quatre fois par an. "Est-ce pour moi que vous avez jeûné?"
Dieu s’intéresse plus au pourquoi de nos actes qu’à nos actes mêmes.
Dans l’Ancien Testament, le jeûne était souvent accompagné de gestes tels que: déchirer ses vêtements, se coucher sur la cendre, pleurer, se lamenter, se couper les cheveux, s’abstenir de se laver, se parfumer… (2 Sam. 1:11; 2 Sam. 12:20; 1 Rois 21:27; Michée 1: 16). Mais n’oublions pas que Dieu ne regarde pas à l’apparence, mais au cœur. "L’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur." (1 Sam. 16 :7)
• La pratique pour nous
Il est capital de connaître le pourquoi de votre jeûne, que vous soyez seul ou en groupe. Soyez sûr que vos motivations trouvent leur origine en Dieu. Sinon, votre jeûne ne sert à rien – c’est du cinéma! – vous perdez votre temps! Tout au contraire, si votre jeûne est centré sur Dieu, s’il est le fruit d’une conviction basée sur l’Écriture, cela va être une belle expérience.
Une sainte convocation
Il est à noter que dans l’Ancien Testament, ce sont les responsables du peuple de Dieu qui invitent les gens à s’assembler pour un jeûne communautaire.
Samuel – "Assemblez tout Israël à Mitspa…" (1 Sam. 7:5)
Esdras – "Je publiai un jeûne d’humiliation devant notre Dieu."(Esdras 8:21-23)
Joël – "Publiez un jeûne, une convocation solennelle! Assemblez les vieillards, tous les habitants du pays, dans la maison de l’Éternel, votre Dieu, et criez à l’Éternel." (Joël 1:14)
Esther – "Va, rassemble tous les Juifs qui se trouvent à Suze et jeûnez pour moi." (Esther 4:16)
Dans le Nouveau Testament, aucun ordre n’est donné concernant le jeûne. Jésus dit: "Lorsque tu jeûnes…" (Mat. 6:18) Dans l’Église primitive, le jeûne est pratiqué à Antioche et à Lystre:
Paul et Barnabas – "Ils firent nommer des anciens dans chaque é4glise et après avoir prié et jeûné, ils les recommandèrent au Seigneur." (Actes 14:23)
• La pratique pour nous
Chacun est tout à fait libre de pratiquer ou ne pas pratiquer le jeûne, mais ce qui importe, c’est l’esprit dans lequel on le fait.
Quelle joie d’être disponible pour Dieu. Faisons passer nos discussions, débats, comités, réunions administratives au deuxième plan. Ne faut-il pas rompre avec tout ce qui encombre notre vie spirituelle et prend trop de temps? Ne faut-il pas inviter le peuple de Dieu à "une sainte convocation", et cela une fois par an, par trimestre, par mois, par semaine?
1. JEÛNER POUR DEMANDER PARDON
Une confrontation avec le péché
Samuel et Néhémie ont convoqué le peuple de Dieu pour une confrontation avec leur péché. Avec beaucoup de courage et de fermeté, ils ont refusé tout compromis et ont mis à nu le péché du peuple. Après avoir appelé à une sainte convocation, ils demandent une sainte confrontation. Néhémie parle de "la célébration d’un jeûne". Pour lui, cette confrontation avec le péché n’est jamais facile mais toujours positive, constructive, libératrice (Néh. 9:11). La prière et la lecture de la Parole avec le jeûne sont des moyens que Dieu peut utiliser pour nous rappeler l’état de notre cœur "méchant et tortueux par-dessus tout." (Jér. 17:9).
• La pratique pour nous
Le jeûne biblique est toujours lié à la prière et quelquefois à la lecture de la Parole de Dieu. Pourquoi ne pas bloquer un temps, une matinée, une journée et rompre avec tout ce qui nous accapare, pour nous tenir dans la présence de Dieu. Nourrissons notre jeûne avec de nombreux textes bibliques. Le jeûne exprime notre sérieux et notre désir de nous laisser sonder par Dieu. Ce sentiment de pauvreté devant Dieu et devant notre péché n’est pas encore la repentance, mais une humilité profonde, douloureuse qui nous conduit vers la confession. Acceptons cette convocation, cette confrontation et allons plus loin: jusqu’à la confession, la rupture avec le péché.
La confession… rupture avec le péché
En 1Sam. 7, Néhémie 9 et Jonas 3, nous voyons que, par ces jeûnes communautaires, le peuple montrait à Dieu qu’il ne "jouait" pas avec le péché, qu’il voulait cultiver une haine du péché et l’extirper par la confession. La racine du réveil dans la Bible et à travers l’histoire a été la volonté de rompre avec le péché. Saint-Augustin a dit que "la confession de nos œuvres mauvaises c’est le commencement de nos bonnes œuvres."
Actes 3:20: " Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur."
• La pratique pour nous
UN BON COUP DE BALAI! Ce rafraîchissement est possible par la repentance et cela à cause de l’œuvre de Jésus à la croix. Cette croix doit avoir une place centrale dans nos prières, nos pensées, nos vies. La confession doit être une discipline quotidienne dans nos vies personnelles et communautaires. Même le prédicateur ne peut être porteur de ce message sans être passé lui-même par la repentance et la purification par le sang de Jésus. La confession ferme la bouche du diable et ouvre le "robinet" pour laisser jaillir ce rafraîchissement spirituel. Cultivons dans nos communautés respectives cette crainte de Dieu et ayons en horreur le péché sous toutes ses formes. Soyons comme Néhémie, dans le chapitre 13, qui a fait le ménage et a donné "un bon coup de balai." Le péché, c’est tout ce qui prend la place de Dieu dans ma vie.
Avertissement – Soyons prudents! N’étalons pas nos fautes devant toute l’église si cela ne concerne pas tout le monde. Certains péchés ne concernent que Dieu et nous, d’autres concernent certaines personnes seulement. Demandons conseil à notre pasteur ou ancien.
Confesser un péché à un frère ou une sœur nous garde dans l’humilité (Jacques 5:16).
2. JEÛNER POUR CHANGER D’ATTITUDE (Esaïe 58)
Rompre avec le péché, c’est bien, mais il faut s’en détourner constamment. Pour le faire, il faut changer d’attitude et cultiver une haine pour le péché. Les trois mots du verset 6: "détache, dénoue, renvoie" impliquent une attitude nouvelle.
• La pratique pour nous
Demandons à Dieu de nous montrer notre pauvreté spirituelle, de nous toucher et de transformer notre mentalité pour adopter une attitude nouvelle. – Envers nous-mêmes: pauvreté spirituelle. – Envers Dieu: crainte de son nom. – Envers les autres: compassion.
3. JEÛNER POUR UNE DIRECTION (2 Chron. 20:4)
Le peuple de Dieu est attaqué de tous côtés. Il ne sait que faire. "Juda s’assembla pour invoquer l’Éternel et l’on vint de toutes les villes pour chercher l’Éternel." Cette recherche de la volonté de Dieu fut accompagnée d’un jeûne. Dans le Nouveau Testament, l’Église d’Antioche pratique le jeûne communautaire avant d’envoyer Paul et Barnabas (Actes 13: 3) – L’Église de Lystre jeûne avant de nommer des anciens (Actes 14:23).
• La pratique pour nous
Dieu nous place parfois dans des circonstances difficiles pour qu’on s’attache à lui davantage. Le jeûne exprime notre besoin de Dieu, notre désir de chercher sa face, sa solution, son secours dans la tempête.
Dans toute église ou mission, il y a sans cesse des décisions importantes à prendre: nommer des Anciens et des Diacres, démarrer une nouvelle activité, essaimer, construire, déménager, trouver des fonds, remporter la victoire sur la domination spirituelle des ténèbres. Prendre des décisions dans un climat de jeûne et prière est une excellente chose, non pour déclencher une réponse immédiate, mais pour chercher Dieu et sa direction.
4. JEÛNER POUR REMERCIER (Juges 20:26)
Dans ce premier texte, le peuple s’assemblait toute une journée pour offrir à Dieu leurs actions de grâce. Ici, ils remercient Dieu de leur avoir donné la victoire sur l’ennemi (mais aussi pour pleurer sur la tribu de Benjamin qu’ils avaient presque complètement anéantie…).
• La pratique pour nous
Pourquoi ne pas organiser un jeûne de reconnaissance envers notre Dieu; nous ne sommes pas à court de sujets de remerciements: il nous a délivrés de la mort (Rom. 8:2), des puissances des ténèbres (Col. 1:13), de la colère (1Thess. 1:10), de l’épreuve (2 Pierre 2:9), de nos ennemis (Luc 1:74), de nos péchés par son sang (Apoc. 1:5-6). À lui soit la gloire aux siècles des siècles. AMEN!
Ne pousse pas, ne freine pas Ne forçons jamais les autres à pratiquer le jeûne communautaire. Cela doit jaillir d’une conviction personnelle. Dans la communauté, le jeûne peut être proposé mais jamais imposé.
Si, pour des raisons de santé, ou par conviction, nous ne nous sentons pas appelés à jeûner, n’empêchons pas nos frères et sœurs de le faire.
Conclusion
Le jeûne communautaire dans l’Écriture a contribué à la solidarité, à l’unité du peuple de Dieu. "Tout le peuple s’assembla (comme un seul homme…" (Néhémie. 8:1)
– Jeûner pour être confronté à notre péché, pour rompre avec lui et nous en détourner, c’est une bonne chose!
– Jeûner pour avoir une direction ou protection (Esdras 8:21) et remercier Dieu, c’est une chose excellente!
– Jeûner pour tenir notre corps en bride (Jacques. 3:2) et pour montrer à Dieu qu’on est sérieux (Mat. 6:18), tout cela est bien et louable!
– L’essentiel n’est pas le pourquoi de notre jeûne ou même sa durée, mais notre désir de rencontrer Dieu en tête à tête. Reconnaissons que l’on est pauvre et que l’on a besoin d’être enrichi, que l’on a faim, et que l’on a besoin d’être rassasié par Sa présence.
Prière: "Seigneur, sème en nous le désir de passer du temps ENSEMBLE avec toi, devant toi, plus près de ton cœur."
I.4- LA PRIERE D’INTERCESSION
ENSEIGNEMENT 1- PRINCIPES ESSENTIELS POUR UNE INTERCESSION EFFICACE
Auteur inconnu
1. Soyez bien sûr que votre coeur est pur devant Dieu. Laissez au Saint-Esprit le temps de pénétrer votre conscience et de révéler tout péché non-confessé.
"Si j’avais eu dans le coeur quelque intention coupable, le Seigneur ne m’aurait point exaucé." (Ps. 66 : 18; 139 : 23-24)
2. Reconnaissez que vous ne pouvez pas prier réellement sans la conduite et la force du Saint-Esprit.
"L’Esprit vient en aide à notre faiblesse car nous ne savons pas ce que nous devons demander pour prier comme il faut." (Rom. 8 : 26)
3. Mourez à votre imagination, à vos désirs et même aux fardeaux pour lesquels vous pensez devoir prier.
"Ne t’appuie pas sur ta prudence." (Prov. 3 : 5)
"Celui qui se confie en son propre coeur est un insensé." (Prov. 28 : 26)
"Mes pensées ne sont pas vos pensées." (Es. 55 : 8)
4. Demandez à Dieu de vous diriger entièrement par son Esprit.
"Soyez remplis de l’Esprit." (Eph. 5 : 18)
"Puis remerciez-le de vous diriger ainsi.
"Sans la foi il est impossible de lui être agréable." (Héb. 11 : 6)
5. Maintenant, louez-le par la foi pour le moment merveilleux que vous allez avoir dans la prière. Dieu est merveilleux et tout ce qu’il fait est merveilleux aussi.
6. Faites face à l’ennemi résolument. Repoussez-le au nom tout-puissant du Seigneur Jésus-Christ et avec "l’épée de l’Esprit" qui est la Parole de Dieu.
"Soumettez-vous donc à Dieu, résistez au diable et il fuira loin de vous." (Jacq. 4 : 7)
7. Demeurez dans une attente silencieuse, puis, dans l’obéissance et la foi, exprimez ce que Dieu suggère à votre esprit, en faisant vôtre cette promesse :
"Mes brebis entendent ma voix... et elles me suivent." (Jean 10 : 27)
Avant de passer à un autre sujet de prière, veillez à laisser assez de temps afin que Dieu puisse vous révéler tout ce qu’il désire concernant ce sujet particulier (ceci surtout lorsque vous priez en groupe).
8. Ayez toujours votre Bible avec vous, au cas où Dieu vous donnerait des directives ou une confirmation au moyen de sa Parole.
"Ta Parole est un flambeau qui guide mes pas, une lumière sur mon sentier." (Ps. 119 : 105)
9. Quand Dieu cesse de vous mettre sur le coeur des sujets d’intercession, terminez en le louant et en le remerciant de ce qu’il a accompli. Souvenez-vous que
"C’est de lui, et par lui, et pour lui que sont toutes choses". (Rom. 11 : 36)
ENSEIGNEMENT 2- L’intercession, c’est le début de l’action
Par Jean-Pierre Besse
Beaucoup de tragédies humaines se déroulent autour de nous: épidémie de SIDA, massacres sous couvert d’épuration ethnique, exploitation des pauvres par des mafias sans scrupules, mauvaises récoltes dues à la sécheresse, personnes assiégées par des angoisses, familles en détresse, etc… Que faire? Nous sommes alors tentés dans deux directions:
–d’une part, l’accablement nous envahit, augmenté par toutes les informations que nous apportent la radio et la T.V. (et c’est plus que nous n’en pouvons porter): il en résulte un fort sentiment d’impuissance.
– d’autre part, la tentation de se précipiter tête baissée pour répondre aux besoins et s’exciter dans toutes sortes d'actions les plus souvent inefficaces et sans grâce…
Alors que faire? Tournons-nous, dans le calme, vers Dieu le Très Haut: sa Parole va nous donner la solution. Prenez votre bible à l’évangile de Luc, ch.11 v. 5-13. Les disciples avaient demandé à Jésus "enseigne-nous à prier"; c’est ici une partie de sa réponse:
Les trois amis
Supposez que l’un d’entre vous ait un ami et qu’il aille le réveiller en pleine nuit pour lui dire: "mon ami, prête-moi 3 pains car un de mes amis qui est en voyage, vient d’arriver chez moi et je n’ai rien à lui offrir". Supposons que l’autre, de l’intérieur de sa maison, lui réponde: "laisse-moi tranquille, ne me dérange pas, ma porte est fermée, mes enfants et moi, nous sommes couchés et je ne peux pas me lever pour te les donner". Je vous assure que même s’il ne se lève pas pour lui donner ces pains par amitié pour lui, il se lèvera parce que l’autre le dérange et il lui donnera tout ce dont il a besoin! Ainsi moi je vous dis: demandez et vous recevrez, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve et à celui qui frappe, on ouvrira. Quel père parmi vous, si son fils lui demande du pain, lui donnera une pierre… si donc, vous qui êtes mauvais, savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent.
Entre "l’ami-de-la-main-gauche" qui arrive de nuit, fatigué, affamé et sans ressources et "l’ami-de-la-main-droite" qui a tout le nécessaire chez lui, que fait "l’ami-du-milieu", dépourvu et impuissant (le chrétien, l’église)? Il fait tout naturellement le pont entre ses 2 amis, il s’entremet, il va chercher chez Celui qui a pour donner à celui qui n’a pas et qui a besoin. C'est-à-dire qu’il INTERCÈDE ! l’intercession, c’est cela et elle peut devenir un style de vie.
Il est vrai que la "pointe" de cette parabole n’est pas directement l’intercession mais plutôt la persévérance audacieuse, insistante et même "culottée" dans la demande à Dieu. Cependant, c’est bien un intercesseur ici: il obtient la solution même s’il doit y consacrer pas mal d’efforts et de temps. Magnifique! Et pourtant, trop souvent, l’intercession est le parent pauvre de nos rencontres de groupes. Trop souvent, nous négligeons ce glorieux privilège, ce service fondé sur une des plus belles promesses du Seigneur.
Oser investir
Que le Père céleste ait tout à sa disposition pour résoudre les problèmes, nous le croyons probablement volontiers… et alors ?…. Mais cela cesse d’être théorique le jour où nous obtenons la solution! Comme cet homme qui ramène du pain à son ami. "Donnez-leur vous-mêmes à manger" a dit Jésus à certaines occasions à ses disciples devant la foule qui était venue pour l’entendre (Marc 6.37). N’oublions pas que si la réponse du Père a toujours quelque chose de miraculeux (par ex. la multiplication), elle ne viendra pas sans un engagement de foi de notre part. Dans l’épisode de la multiplication des pains, Jésus a demandé aux disciples ce qu’ils avaient à disposition et ceux-ci ont donné ce qu’ils avaient. C’était peu, mais c’était leur subsistance du jour. Remise entre les mains du Seigneur, cette part est devenue une semence de foi qui a sorti d’affaire des milliers de gens. Ne l’exigeons pas des autres… mais investissons-la nous-mêmes en intercédant pour nos proches auprès de Dieu.
Une intercession passionnée et de plus en plus orientée par l’Esprit
Il est juste de porter devant Dieu beaucoup des besoins dont nous avons connaissance. Mais le Seigneur ne nous appelle pas à répondre à tout ce qui se présente. Après avoir brièvement prié pour ces nombreux besoins, prenons le temps d’écouter le Seigneur pour ne retenir que ce que le Saint-Esprit va faire subsister dans notre conscience: Il va mettre dans nos cœurs tel sujet, telle personne, tel pays peut-être, et va faire brûler un feu en nous. Il va nous pousser à plaider la cause d’un groupe opprimé, de personnes en danger de perdition, d’une communauté qui manque de semences ou de bibles ou encore qui est divisée, etc.
C’est ce qu’Abraham, le premier intercesseur, a fait pour les villes de Sodome et Gomorrhe qui allaient être jugées et détruites (Genèse 18:16-33). En quelque sorte, il marchande avec Dieu qu’il connaît, la vie des justes qui pouvaient se trouver dans ces villes. Il monte les enchères de 50 à 10 justes. Et la merveille est que Dieu est heureux de répondre à cette demande à cause de ces justes et de l’intercession d’Abraham, l’ami de Dieu. Ce n’est pas que Dieu ait besoin "de se faire tirer l’oreille" par les hommes, mais en intercédant, Abraham est conduit à mieux comprendre la pensée de son Seigneur. Ce qu’il demande, en effet, est précisément inspiré par l’Esprit:
"car nous ne savons pas ce qu’il convient de demander dans nos prières; mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables, et Celui qui sonde les cœurs connaît quelle est l’intention de l’Esprit: c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints" (Rom.8:26-27).
Remarquez que dans le cas de Sodome et Gomorrhe, ces deux cités ont quand même été détruites à cause de l’immensité de leur péché et pour nous servir d’exemple (il n’y avait même pas 10 justes en leur sein). La prière d’Abraham n’a-t-elle donc pas été exaucée? Si, tout de même, car le Seigneur a pris soin de Lot, le neveu d’Abraham, et de sa famille, en les sauvant du feu! Dieu ne répond pas toujours selon nos désirs instinctifs. Nos pensées et nos sentiments ne sont pas toujours les siens et le Seigneur ne passe pas par-dessus la justice de sa sainteté par sentimentalisme. Mais nous savons qu’en Jésus-Christ crucifié, Dieu a accompli toute justice pour ceux qui donnent raison à sa Parole plutôt qu’à eux-mêmes et qui mettent en lui leur confiance. Donc, "si Dieu n’a pas épargné son propre Fils, mais s’il l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec Lui, par grâce"? (Rom.8: 32).
Intercéder, c’est donc être solidaires de deux côtés: solidaires des intérêts de Dieu d’une part, car nous aimons Dieu plus que n’importe quoi et n’importe qui; mais solidaires aussi des intérêts des hommes, même pécheurs, parce que si Dieu les a aimés, nous les aimons aussi. Quand nous intercédons, c’est que Dieu nous a déjà mis en mouvement! Mais – plus étonnant encore – c’est aussi que nous mettons le bras de Dieu en mouvement: comme si nous permettions au Seigneur d’agir! Selon le principe: "sans Dieu, l’homme ne peut pas… mais sans l’homme, Dieu ne veut pas". Si Moïse n’avait pas intercédé pour l’armée d’Israël, avec Aaron et Hour, en Exode 17, cette armée aurait perdu la bataille; mais la prière n’a pas remplacé non plus l’action de Josué et des soldats qui se battaient sur le terrain (attention, il s’agit aujourd’hui de guerre spirituelle!).
Comme chrétiens et comme cellules de maisons, c’est notre privilège d’intercéder: pour les membres de notre famille, pour nos voisins, nos collègues de travail (même ceux que nous ne sommes pas portés à aimer… en intercédant, nous les aimerons!), pour notre église, notre pays et ses autorités, pour telle nation que l’Esprit nous mettra à cœur, etc. Par contre il peut arriver que le Seigneur lui-même nous demande de ne plus intercéder pour un sujet (Jér.7:6; 11:14; 14:11; 1Sam.16:1).
Pour bien intercéder
Concernant les fléaux sociaux d’envergure comme la famine due à l’exploitation humaine ou comme les guerres, il faut se rappeler qu’ils ne disparaîtront pas juste à la suite de quelques prières. L’exaucement dépendra en effet de la proportion de chrétiens réels qui se trouveront être véritablement le sel de la terre et donc capables d’engendrer des changements notables dans le cours des événements. Donc, prier pour la disparition de tels fléaux revient à prier d’abord pour l’évangélisation du monde et pour le plus grand nombre de conversions possible à Jésus-Christ. Et cela revient aussi à prier "que ton Règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel!".
D’autre part, quand nous prions pour la conversion de quelqu’un, nous pouvons être assurés que le Père met cette personne sous l’influence de son Esprit pour la conduire à la foi et au retournement intérieur, mais nous devons aussi nous souvenir que Dieu ne violera pas une personne qui opte pour résister à tout prix à sa volonté. L’exaucement, dans ce cas est donc limité par la liberté de choix que Dieu a donné à l’être humain.
Nous pouvons compter sur la fidélité de Dieu, prouvée dans l’Histoire biblique, quant à l’exaucement de nos prières faites en accord avec sa volonté et dans la foi en Jésus (1 Jean 5:14-15; 3:22-23). C’est pourquoi assurons-nous:
– de persévérer dans la prière jusqu’à ce que nous ayons pu déposer réellement le "fardeau" dans la foi (Marc 11: 24) ou en raison d’une réponse de Dieu différente (2 Cor. 12:8)
– de toujours demander sur la seule base du don gratuit de Dieu en Jésus-Christ, et non sur la base de nos mérites ou d’autres choses (Jean 14:13-14; 15.16; 16.23-24)
– de confesser les péchés conscients qui pourraient demeurer en nous comme le ressentiment, l’esprit condamnateur, le refus de pardonner, la convoitise, la jalousie, au lieu de la compassion, etc. (Esaïe 59:1-2)
– de ne pas demander "dans le but de satisfaire nos passions" au sens égoïste (Jacq. 4:3)
– de veiller, lorsque nous prions en groupe, d’être un seul cœur et une seule âme (Mat.18:19; Actes 4:24, 32)
– de résister au diable quand il le faut (1 Pierre 5:8-9).
Et puis, le Seigneur nous amène souvent à affiner notre prière en devenant plus dociles au Saint-Esprit. Souvent, le Seigneur couvre de sa grâce certains défauts de nos prières. Mais plus nous aurons reçu de lumière, plus il nous faudra apprendre, comme quand on monte la barre pour un champion de saut en hauteur.
Alors n’oublions pas les 3 amis de la parabole. Intercéder, c’est participer à l’histoire sainte, c’est prendre part à la conquête de la Terre Promise, c’est le commencement de toute action à portée d’éternité, c’est une des plus grande joies que l’on puisse vivre
ENSEIGNEMENT 3- La prière avant toutes choses
Par Guy Gentizon
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LA SUITE DANS LA 6ème PARTIE