I.8- LA FOI
ENSEIGNEMENT 1- Tout est possible à celui qui croit
Par Jules Thobois
«Tout est possible à celui qui croit» (Marc 9 : 23).
Cette parole de Jésus est absolument sûre. Ce n'est pas une tromperie, ce n'est pas une promesse fausse.
Oui, tout est possible à celui qui croit au Seigneur, à celui qui croit en la Personne de Jésus. Tout est possible à celui qui croit au Fils de Dieu, venu de Dieu pour nous. Nous sommes conviés avec force par le Maître, par la Parole elle-même, à croire que Jésus veut et peut sauver, guérir, délivrer ceux qui se confient en Lui.
Dans l'Évangile, nous lisons l'histoire d'un père désespéré, dont le fils épileptique, est possédé par un mauvais esprit qui le jette souvent dans l'eau et dans le feu pour le faire périr. L'enfant tombe par terre quand l'esprit le saisit, il écume, grince des dents et devient tout raide (Matthieu 17 : 14-21).
Ce père a demandé aux disciples de chasser l'esprit et ils n'ont pas pu. Il se tourne donc vers Jésus lui-même qui vient de descendre de la montagne ou il a été transfiguré. Car ce père n'est pas sûr, après l'échec des disciples, que le Seigneur pourra faire quelque chose, d'où son appel suppliant: «Si toi, tu peux quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous.»
Et Jésus lui dit: «Si tu peux ?... Mais tout est possible à celui qui croit.» Aussitôt le père de s'écrier: « Je crois, viens au secours de mon incrédulité. » Ce père découvre tout à coup l'amour et la puissance de Jésus qui chasse l'esprit impur. Le démon est obligé de quitter l'enfant. Jésus le libère, le délivre totalement, et le rend guéri à son pauvre père.
Ensuite, Jésus déclare à ses disciples: « C'est à cause de votre incrédulité que vous n'avez pas pu chasser ce démon. En vérité, je vous le dis, si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne: transporte-toi d'ici là, et elle se transporterait; rien ne vous serait impossible» (Matthieu 17:20). Voilà donc deux affirmations semblables que Jésus nous donne: «Tout est possible à celui qui croit», et «Si vous avez de la foi, rien ne vous sera impossible».
Accomplir l'impossible
L'Évangile, c'est cela: accomplir l'impossible; c'est l'impossible qui devient possible. En effet, tout ce que Jésus enseigne à ceux qui croient en Lui, ce sont des choses impossibles, l'impossible dans notre vie personnelle, d'abord, et puis l'impossible dans le domaine extérieur à nous-mêmes. A chaque page de l’Évangile, ce sont sans cesse des choses impossibles que Jésus nous propose d'expérimenter, des choses qu'il nous demande d'accepter dans la foi.
Le sermon des choses impossibles.
Le sermon sur la montagne n'est-il pas exactement cela ? le sermon des choses impossibles auxquelles Jésus nous appelle à souscrire.(Matthieu 5:39-48)
- Tendre la joue gauche quand on nous a frappé sur la droite.
- Prier pour nos ennemis.
- Faire du bien à ceux qui nous persécutent.
- Pardonner à ceux qui nous font du mal.
A ces versets s’ajoutent aussi les enseignements des apôtres que l’on trouve dans les épîtres :
- Renoncer à nous faire valoir, et, au contraire, nous abaisser et nous faire serviteur de tous.
- Considérer les autres comme supérieurs à nous-mêmes.
- Repousser les tentations et résister à toute forme de mal.
- Faire passer l'intérêt général avant notre propre intérêt.
- Ne devoir rien à personne, si ce n'est de nous aimer les uns les autres.
- Apporter au Seigneur dîmes et offrandes avec joie.
- Accepter les humiliations sans murmurer.
Toutes ces choses ne sont-elles pas impossibles? Ce sont pourtant elles que Jésus nous demande d'accepter dans notre vie personnelle, avec bien d'autres encore et toutes plus impossibles les unes que les autres.
Vous me direz: il est impossible aux hommes de réaliser de telles demandes! Et pourtant, ami lecteur, ce sont ces choses impossibles que Jésus veut rendre possibles dans chacune de nos vies.
L'impossible dans ton expérience personnelle
Oui, en tout premier lieu, as-tu la foi, crois-tu que Jésus veut t'aider à réaliser l'impossible dans ton expérience personnelle? Or, la plupart du temps, quand les hommes pensent aux choses impossibles qui devraient s'accomplir par la foi, ils ne songent pas du tout aux obstacles qu'il faut renverser dans leur vie intérieure, dans leur vie personnelle. Les hommes ne pensent pas aux montagnes d'orgueil, aux montagnes d'égoïsme, aux montagnes de convoitise et de péché qui sont dans leur coeur, et auxquelles il faudrait dire dans la foi au Seigneur, «jetez-vous dans la mer, afin que nous devenions fils de notre Père qui est dans les cieux. »
Oui, nous refusons
facilement cet « impossible » qui concerne notre vie personnelle, car nous avons le sentiment que, si cet impossible s'accomplissait, c'est-à-dire pardonner, aimer, supporter, partager, nous
serions plus ou moins lésés.
Aussi, quand il est question de réaliser l'impossible, beaucoup de gens, et même des chrétiens, pensent à des manifestations extérieures, spectaculaires, miraculeuses,
prodigieuses: marcher sur les eaux, apaiser la tempête, guérir !es malades, et même ressusciter les morts...
Certes, ces choses impossibles sont mentionnées dans l'Évangile, ce sont des oeuvres miraculeuses, extérieures, visibles. Et voici que Jésus les a faites, ces oeuvres miraculeuses, et nous sommes prêts à les faire à notre tour, Nous les recherchons même d'autant plus que cela ne nous lèse pas du tout, mais contribuerait à notre gloire personnelle.
Et voilà que, dans ce domaine extérieur, très peu de grandes choses se produisent. Nous espérons et croyons à l'impossible sans douter, et pourtant l'impossible tarde à s'accomplir. Ce retard dans les manifestations miraculeuses visibles, n'est-il pas dû à une chose que nous n'avons pas prise suffisamment au sérieux?
Ne serait-ce pas que nous n'avons pas été assez vigilants dans les miracles de la vie intérieure, que nous n'avons pas voulu suffisamment l'impossible dans notre coeur?
Alors Dieu ne manifeste pas non plus l'impossible dans les oeuvres miraculeuses. Tel est le sens de son reproche dans la prophétie de Malachie 3: 10, qui peut être développée ainsi:
Mettez-moi à l'épreuve dans votre vie intérieure
Laissez le Saint-Esprit vous transformer par l'oeuvre miraculeuse de la croix et devenez obéissants et fidèles dans ce que je vous demande. Et vous verrez si je n'ouvre pas sur vous les écluses des cieux, si je ne répands sur vous la bénédiction en abondance. (Malachie 3: 10) Non, la main de Dieu n'est pas trop courte pour bénir, mais l'attitude de notre coeur empêche son bras d'agir. Vous manquez de foi, disait Jésus à ses disciples, mais le manque de foi se manifeste aussi par un manque d'amour, de pardon, d'humilité, de consécration, de soumission.
Il suffit que quelqu'un garde de l'amertume dans son coeur contre un frère pour que le bras de Dieu retombe, comme s'il était paralysé. Il suffit qu'un membre du Corps de Christ soit infecté par quelque souillure, pour que tout le corps souffre et que Dieu ne puisse bénir autant qu'il le voudrait. Il suffit d'une petite fissure dans une digue pour que les flots de la mer la pénètrent et finissent par la renverser et tout envahir.
Mais, au contraire, si nous voulons, chacun pour notre part et tous ensemble, accepter les miracles de l'amour, du pardon, de l'unité, de l'humilité, de l'obéissance, de la fidélité, de la pureté dans nos vies personnelles et dans la vie du Corps de Christ - si nous désirons l'oeuvre miraculeuse de Jésus dans nos coeurs et dans notre être intérieur - alors les signes, les prodiges, les miracles que nous attendons ne tarderont pas à paraître et à manifester visiblement la gloire du Dieu vivant.
Voulons-nous former la cohorte de ceux qui, non seulement prient pour des miracles, mais qui croient de tout leur coeur à l'oeuvre miraculeuse de Jésus dans leur vie intérieure ? Voulons-nous être de ceux qui acceptent que le Seigneur agisse jusqu'au plus profond de nous, pour que sa gloire soit préparée, comme elle doit l'être, non comme une façade, mais comme une réalité profonde et véritable?
ENSEIGNEMENT 2- LA PUISSANCE DE LA PRIERE DE FOI
Par Jacques-Daniel Rochat
Et vous, (demanda Jésus à ses disciples), qui dites-vous que je suis? Simon Pierre répondit: Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Et moi, je te dis que tu es Pierre, et que sur ce roc je bâtirai mon Église, et que les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. Je te donnerai les clés du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux.
Qui dites-vous que je suis? C'est par cette question que Jésus sonde ses disciples.
Pour Pierre, c'est le coup de foudre, inspiré par le Saint-Esprit, il sait, et il comprend. Dans cet instant de révélation, Pierre n'est plus le disciple d'un sage ou d'un faiseur de miracles, il est devant son Dieu, et dans ce moment intime ses yeux spirituels voient la majesté de celui qui l'appelle… Tu es le Christ (le Messie.
Un homme touché par la grâce vient de reconnaître son sauveur… Cette expérience essentielle est l'occasion pour Christ d'offrir un précieux cadeau. Ainsi en écho à la parole "tu es le Christ", Jésus fait connaître le regard qu'il porte sur son disciple: "tu es Pierre…".
Quelle expérience !
Car tout humain est tenaillé par la question de son identité: Qui suis-je? Cette recherche conduit les hommes à vouer une attention respectueuse à leurs performances et aux regards des autres. La passion des compétitions, des exploits, de la gloire et du succès font partie de l'arsenal que l'homme utilise pour trouver une valeur à sa vie.
Mais pour le disciple, c'est une autre mesure… Car c'est Dieu qui lui fait connaître sa vraie identité. Jésus n'en reste pas là et dévoile du même coup le fabuleux projet de vie qui repose sur Pierre et sur ceux qui le reconnaîtront par la suite.
Et là, surprise… Le disciple apprend qu'il va participer à la construction d'une oeuvre divine et éternelle: l'Église. Jésus lui promet aussi un étrange cadeau : Je te donnerai les clés…
Ces clés, les plus précieuses de l'univers, sont capables d'ouvrir le Royaume des cieux. De plus, elles s'accompagnent du pouvoir redoutable de lier ou de délier…
Ou sont les clés?
Des clés! Mais quelles clés pourraient cependant se demander de nombreux chrétiens en étudiant ce texte biblique ?
En effet, peu de croyants ou d'églises sont conscients d'avoir reçus des clés de la part de leur Seigneur. Beaucoup de communautés ou de groupes de prières savent que Christ leur apporte le salut, l'amour, qu'il est juste de le suivre et de l'honorer… Mais elles ignorent qu'elles disposent de clés.
Cependant, il se pourrait bien que lorsque nous serons face à Dieu, celui-ci nous demande l'usage que nous avons fait des clés qu'il nous a confiées.
A cet instant, il sera bien sûr inutile de fouiller nos poches, à la recherche des clés de notre maison ou du local de la communauté.
Car ces clés divines sont une image parlante de l'autorité que Dieu a donnée à l'Église. Et lorsque Jésus fait sa promesse, il sait que ceux qui le reconnaissent comme le Christ, sont choisis par Dieu pour exercer sa puissance sur la terre.
Ainsi, en reconnaissant Jésus comme le "Messie" envoyé par Dieu, je reçois une autorité capable d'ouvrir et de fermer le Royaume des cieux.
Quel héritage, mais aussi quelle responsabilité. En avons-nous conscience?
Et pourtant! Toute la Bible est pleine de miracles qui démontrent qu'une force surnaturelle accompagne les croyants.
La Mer Rouge s'ouvre, les armées adverses sont détruites, la fournaise ne brûle pas Daniel, le roi païen Cyrus, bien disposé laisse repartir les Juifs, Esther sauve son peuple et le méchant Hamman tombe dans son propre piège, les malades sont guéris, les possédés sont libérés, les aveugles voient, les hommes sont changés, etc…
Une puissance ACTIVE
Un exemple détaillé de cette puissance est présenté dans les chapitres 36 et 37 du livre d'Esaïe. A cette époque, le monde est dominé par un peuple de conquérants: les Assyriens. L'orgueil et les ambitions démesurées de leurs rois les conduisent à se lancer dans une conquête acharnée pour dominer le monde. Ainsi, comme des sauterelles avides, les armées assyriennes ravagent de nombreuses régions en rythmant leurs victoires par un incessant balai de pillages, de destructions et de déportations. Les Assyriens étaient connus pour leur redoutable cruauté. Selon la volonté de leur dieu suprême, Assour, les prisonniers étaient souvent écorchés vif, enduits de goudron brûlant ou torturés sauvagement. Les princes se faisaient aussi des pyramides de cranes pour vanter leur puissance.
En 732 av. J.-C. ce colossal empire, s'approche de la Palestine, Il prend la ville de Damas en Syrie. En 722 av. J.-C. il entre en Israël et ne fait qu'une bouchée de Samarie (des milliers de juifs sont déportés). Quelques années plus tard il arrive vers Jérusalem bien décidé à mettre cette cité à son tableau de chasse. Dans la ville c'est la consternation et les habitant assiégés sont dans la crainte.
Cependant le roi Ezéchias, choisit une arme redoutable, la prière. Il s'approche de l'Éternel et lui présente les insultes et les projets funestes du belliqueux qui menace sa ville.
A l'extérieur, l'Assyrien se rit de la puissance de Dieu et affirme qu'il ne fera qu'une bouchée de cette ville et de ses défenseurs. Mais la puissance redoutable de Dieu est en route… les Assyriens sont frappés par un mal mystérieux pendant la nuit, et Sennachérib alerté par une mauvaise nouvelle est contraint de repartir en catastrophe dans son pays. La prière de foi a eu raison de la plus forte armée de cette époque. Épilogue intéressant, on a retrouvé à Assour une tablette cunéiforme écrite de la main de Sennachérib. Celle-ci confirme le texte biblique et le conquérant y avoue n'avoir pas pu prendre la ville de Jérusalem.
Cet exemple, comme de nombreux autres, devrait renforcer notre confiance et nous permettre de mesurer combien Dieu peut agir dans des situations impossibles.
Mais pour exercer cette dimension de puissance, trois choses sont importantes:
1. L'importance d'être sous l'esprit
L'Église d'aujourd'hui a reçu, elle aussi, un accès privilégié à la puissance de Dieu. Cependant il est important de comprendre que l'exercice de cette autorité s'inscrit dans un cadre précis. Comme nous le savons, le ministère de Jésus était rempli d'autorité et de force et Christ a accompli de nombreux miracles. Mais comme Jésus le précise, la force de l'Esprit qui est sur lui n'agit pas dans n'importe quel sens. Car… L'Esprit l'a oint pour… Et c'est parce que Jésus entre pleinement dans la vocation du Père qu'il est accompagné de Sa puissance.
"L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres; Il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur." Luc 4.18-19
L'attitude d'obéissance qui consiste à se mettre sous la direction de l'Esprit est la clé de l'autorité et c'est lorsque les chrétiens se placent sous cette même onction qu'ils peuvent compter sur la puissance de Dieu. Ainsi, ceux qui apportent l'Évangile bénissent les pauvres, les malades, les opprimés, etc, travaillent dans le sens de la volonté de Dieu et seront assistés par sa puissance. Mais lorsqu'une personne agit pour elle même, ou qu'une communauté reste centrée sur ses bâtiments, ses finances, ses cérémonies, l'Esprit ne le cautionne pas.
Notons aussi que l'autorité donnée aux chrétiens, peut aussi disparaître à cause des péchés (avarice, adultère, crimes, vols, mensonges, etc). Plusieurs passages de l'Écriture précisent combien la justice est un fondement important pour la prière.
"La prière agissante du juste a une grande efficacité".
2. L'importance de LA FOI
Le deuxième aspect essentiel pour la prière de foi est… la foi. C'est la dimension essentielle, car selon l'Évangile, une foi de la taille d'un grain de moutarde est suffisante pour déplacer une montagne. Quelle est donc cette "denrée" qui abrite une aussi grande force?
Pour ma part, je considère la foi comme ce merveilleux lien de confiance qui peut exister entre un homme et Dieu. C'est le fil ténu, mais solide sur lequel repose ma connaissance de Dieu. Prier par la foi n'est donc pas lié à la puissance de ma voix, à la construction de mes phrases ou aux nombres de mes paroles, mais simplement à cette intime relation qui me permet de m'appuyer sur un Dieu que je connais personnellement.
Ainsi, la foi n'est pas une "matière" mais une relation. Et comme une relation, elle doit croître, grandir, s'apprendre.
David, par exemple, n'a pas affronté Goliath sans avoir d'abord expérimenté d'autres combats. Comme il le précise, ses victoires contre les ours et les lions ont construit une maturité qui lui permet de croire à la fidélité de Dieu. Lorsqu'il vient vers le géant, il a derrière-lui de nombreux exaucements et il sait ce que Dieu veut et peut faire. David connaît, par la foi, l'issue du combat et cela lui donne une audace tranquille.
De la même manière, Dieu nous invite à entrer dans cet apprentissage en découvrant progressivement sa fidélité. Les diverses adversités et épreuves qui nous touchent sont autant d'occasions de découvrir l'assistance de Dieu et de grandir dans la foi. Souvent Dieu permet que des lions "d'exercices" nous attaquent dans le but de nous donner plus tard de l'assurance devant des géants. Mais pour cela il est important d'affronter ces premiers combats en gardant notre assurance en Dieu. Car on ne peut grandir dans la foi sans traverser d'épreuves. Cette épreuve de la foi était considérée comme essentielle par les apôtres. Ainsi, tous les grands hommes de Dieu ont dû passer par ces étapes pour exercer l'autorité.
3. l'importance de la patience
Le dernier aspect important dans l'exercice de la prière de foi est la patience.
En effet, prier avec foi ne veut pas dire que l'on reçoit tout et tout de suite.
Par exemple, lorsque nous prions pour une guérison, une délivrance, ou contre la méchanceté, notre foi exerce un poids sur les situations. Elle pèse, elle agit, elle lance un processus spirituel. Cependant il arrive très souvent que ce poids ne soit pas le seul en jeu. Les circonstances, la méchanceté des hommes, les puissances démoniaques exercent elles aussi une pression sur les circonstances. Notre prière se mesure à d'autres forces, d'autres volontés.
Dans ce combat invisible, notre confiance en Dieu est essentielle et il est inutile de répéter notre prière un grand nombre de fois, mais plutôt de maintenir la pression en s'appuyant avec confiance sur la fidélité de Dieu.
Dans l'exercice de la prière de foi, il arrive aussi que l'exaucement ne vienne pas. La personne n'est pas guérie, la méchanceté gagne et les événements attendus n'arrivent pas. Pourtant, malgré le triomphe apparent du mal, ces prières de foi gardent leur portée. Leur exaucement tarde car les poids qu'elles exercent sont retenus dans le grand espace de patience que connaît notre monde. A notre échelle humaine, de quelques dizaines d'années, ces prières semblent inefficaces, mais à la mesure de Dieu elles exercent une pression importante sur les événements de l'Histoire. Et elles trouveront leur accomplissement le jour où Dieu manifestera complètement sa puissance.
Démarche pratique
A vivre de préférence dans un groupe de prière ou dans la communauté. Dans l'exercice de cette autorité, il est important de rester humble et aussi de ne pas lancer des paroles à tout va. Restez dans les choses accessibles à votre foi, c'est la croissance de votre écoute et de votre foi qui vous permettra de grandir.
L'exercice pratique de cette autorité consiste à prendre position au nom de Jésus-Christ, soit contre le mal (lier) ou pour libérer le bien (délier).
1. Louez le Seigneur et, comme Pierre, reconnaissez-le comme le Christ. Demandez qu'il vous révèle l'autorité, (les clés), que vous avez reçue.
2.Dans la prière reprenez ces paroles:"L'esprit du Seigneur est sur moi (nous), il m'a (nous a) oint pour…" et complétez-les en cherchant concrètement la vocation qui repose sur vous. Cette recherche est une clé pour ouvrir des brèches et accomplir les oeuvres que Dieu a préparées d'avance.
3. Quels sont les défis pour lesquels vous devez engager un combat de foi? En discernant par exemple:
- Les forteresses de ténèbres (pourvoir, hommes méchants, influences) qui agissent dans votre région. Attention: ne faites pas une liste de toutes les choses mauvaises qui vous entourent, mais demandez à Dieu de vous indiquer les "cibles" précises contre lesquels vous devez d'agir.
- Les projets que Dieu vous confie pour apporter sa vie et son salut dans votre région. Pour cela ne restez pas dans de vagues généralités, mais soyez concrets en étant prêts à mettre vos capacités et votre foi dans la voie que Dieu vous indique.
Lorsque l’Église utilise les clés que Christ lui a confiées, elle exerce un rayonnement et une protection spirituelle sur sa région. Satan perd sa libre emprise sur les hommes. Le mal recule et même les non-croyants peuvent devenir des outils pour favoriser l'oeuvre de Dieu.
I.9- LA TENTATION
ENSEIGNEMENT 1- VEILLER ET RESISTER
Par Heinz Suter
Danger de mort
Si vous mettez une grenouille dans un récipient rempli d’eau à température ambiante, elle barbotera joyeusement. Si maintenant vous chauffez lentement le tout, la grenouille ne s’en apercevra pas et continuera à s’ébattre. Elle finira par mourir dans l’eau bouillante sans s’être rendu compte du danger qui l’a emportée. C’est une caractéristique des animaux à sang froid, dont font partie les batraciens.
A la manière de cette grenouille, il y a des dangers qui nous menacent. Et si nous n’y prêtons pas attention, nous risquons la mort spirituelle.
Notre monde — occidental en particulier — est marqué de plus en plus par la richesse, le bien-être, le confort et la facilité. Toutes ces choses n’ont rien de mal en soi. Paul dans son épître à Timothée dit «… Dieu a créé toutes choses pour que les croyants en jouissent avec reconnaissance » (1 Tim. 4 : 3 voir aussi 1 Tim 6 :17).
Nous pouvons donc apprendre à apprécier les bonnes choses dont nous jouissons et les recevoir avec une authentique reconnaissance. Nous devons toutefois réaliser que l’abondance, les biens matériels et le confort sont aussi un danger et peuvent devenir un piège fatal. Car ils ont tendance à nous rendre insensibles aux réalités spirituelles. Ces privilèges exercent sur nous une pression qui tend à nous assoupir et nous endormir. Au lieu de considérer les plaisirs légitimes comme autant de moments privilégiés qui émaillent notre vie, dont le but est de servir et d’honorer Dieu, la société de consommation et de loisirs dans laquelle nous vivons nous pousse à rechercher le plaisir comme l’objectif prioritaire de notre existence. Nous sommes entraînés par ce courant et nous avons de la peine à nous rendre compte à quel point cela nous remplit et parfois étouffe la vie de Jésus en nous.
Avertissement
Dans la parabole du
semeur (Luc 8) Jésus explique à ses disciples que la semence qui est tombée parmi les épines, après avoir bien germé et commencé à pousser, a été étouffée par les ronces, qu’elle a disparu et n’a
rien donné. Il précise que ces ronces, ce sont précisément les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie (Luc 8 : 14). Nous appliquons généralement cette parabole à l’évangélisation et aux
différents terrains qui représentent le coeur des auditeurs. Or, l’avertissement de Jésus s’adresse dans deux cas à ceux qui ont accueilli la parole, en qui elle a germé et poussé. Seulement ils
n’ont pas pris garde aux dangers qui la menaçaient et qui l’ont finalement brûlée ou étouffée. C’est à nous croyants que cette parabole est adressée et nous ferions bien d’y prêter attention. En
d’autres termes, nous devons ouvrir nos yeux sur le danger que représente pour notre foi, le monde matérialiste et hédoniste avec tout son cortège. De plus, la société occidentale qui domine est
non seulement caractérisée par la recherche du confort, le bien-être, les plaisirs etc. mais également par un rejet de toute référence à Dieu, de sorte que nous sommes entraînés par un double
courant (consommateur et athée), qui tend à asphyxier notre foi.
D’où aussi certainement l’avertissement de Jésus « Prenez garde à vous-mêmes pour que vos esprits ne s’alourdissent pas à force de trop bien manger, de trop boire et de vous tracasser pour les choses de la vie, sinon ce grand jour vous surprendra tout à coup. » (Luc 21 : 34).
Prière et vigilance
Dans le jardin de Gethsémané, alors que Jésus affronte la tristesse et l’angoisse de la mort, il exhorte ses disciples
à veiller. Mais, quand il revient, il les trouve endormis. Il leur dit alors «Veillez et priez pour ne pas céder à la tentation. L’esprit de l’homme est plein de bonnes intentions, mais la
nature humaine est bien faible. » (Mat. 26 : 41).
Jésus lutte encore, seul. Les disciples eux dorment toujours ! Arrive alors la foule avec Judas, armée de gourdins. Jésus est arrêté, et tous les disciples s’enfuient… quelques heures plus tard
Pierre reniera son maître. S’ils avaient prié au lieu de dormir, auraient-ils eu la force de ne pas s’enfuir, et Pierre aurait-il eu le courage de ne pas renier son Maître? Peut-être bien…
!
Il y a de toute évidence un lien entre notre vie de prière et notre capacité à résister à la tentation. La vigilance consiste à ne pas nous laisser emporter par le courant de la mort spirituelle. La vigilance nous conduira à maintenir la flamme de notre vie de prière, et la prière personnelle régulière nous aidera à rester vigilants dans notre foi et ne pas nous laisser assoupir.
«Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez » conclut Jésus dans son discours sur la fin des temps. (Marc 13 : 37)
Voir le danger qui nous guette est la première chose nécessaire pour être en mesure de l’éviter. Sommes-nous conscients de la pression qu’exercent sur nous le système de ce monde et l’esprit de ce siècle pour étouffer, paralyser ou tuer notre vie en Jésus ?
Si oui, quelles mesures prenons-nous pour ne pas nous laisser emporter mais rester vivants et alertes ?
On raconte que Charles Lindbergh aux commandes de l’avion avec lequel il tentait la première traversée de l’Atlantique était tellement fatigué après des heures et des heures de vol, qu’il sentait ses yeux se fermer et qu’il allait s’endormir. Il savait aussi que s’il cédait au sommeil ce serait pour lui la mort certaine. Aussi, pour rester réveillé, il se lançait du café dans les yeux.
Et nous que faisons-nous pour éviter l’assoupissement spirituel ? Si c’est à chacun de trouver les moyens qui lui sont propres pour rester éveillé et animé d’une foi vivante, j’aimerais proposer deux pistes qui peuvent nous aider.
1. La discipline personnelle
Elle n’est pas à la mode, la tendance actuelle est au spontané et au rejet de toute structure, tout cadre et toute contrainte. La discipline personnelle qui devrait caractériser le vrai disciple de Jésus sera pour nous un garde-fou précieux. En réaction au légalisme qui prévalait dans beaucoup d’églises, les chrétiens qui désirent la liberté et l’authenticité sont malheureusement souvent emportés dans l’autre extrême c’est-à-dire l’absence de règles et de normes, le refus de l’autorité et souvent le laisser-aller et le laxisme. Entre les deux, il y a un juste milieu qui s’appelle la discipline personnelle. Celle-ci fait partie de la vision chrétienne et biblique de la vie.
Il y a bien sûr la discipline de la lecture de la Bible, la méditation, la prière et la communion fraternelle. Elles sont une base qui doit être établie puis fidèlement cultivée et maintenue. Mais le disciple de Jésus ne se contentera pas de cela, il se donnera un cadre et une ligne de conduite dans les différents aspects de l’existence afin d’avoir une vie équilibrée qui honore Dieu. Paul en parlant de la grâce de Dieu exhorte Tite et lui dit : «Elle nous éduque et nous amène à nous détourner de tout mépris de Dieu et à rejeter les passions des gens de ce monde. Ainsi nous pourrons mener, dans le temps présent, une vie équilibrée, juste et pleine de respect pour Dieu. » Tite 2 : 12
Ainsi la discipline personnelle touchera aussi l’emploi de notre temps, en particulier du temps libre, de nos talents, de l’argent. Elle touchera à la manière d’utiliser notre corps, au repos, à notre rapport à la nourriture, à la boisson etc. et nous amènera donc à poser des limites, se donner un cadre et à développer de saines habitudes.
L’apôtre Paul prend l’exemple du sportif qu’il s’est appliqué à lui-même : « Tous les athlètes s’imposent une discipline sévère dans tous les domaines… Je traite durement mon corps, je le maîtrise sévèrement, de peur qu’après avoir proclamé la Bonne Nouvelle aux autres, je ne me trouve moi-même disqualifié. » (1 Cor 9 : 25) Comme le lit d’une rivière permet à l’eau de couler, ainsi la discipline n’est pas la vie mais elle permet à la vie de couler.
2. La communion au sein d’un groupe de prière
Vous admirez un feu qui brûle dans la cheminée. Des bûches qui le forment montent de magnifiques flammes claires. La lumière et la chaleur se répandent dans la pièce. Maintenant si vous séparez les bûches les unes des autres, les flammes meurent et le feu s’éteint. Une bûche seule ne peut pas brûler.
Nous sommes le corps de Christ et nous avons besoin d’être reliés aux autres pour être cet organisme vivant. Paul précise que nous sommes membres les uns des autres. «De même, nous formons ensemble un seul corps par notre union avec le Christ, et nous 4 sommes tous, et chacun pour sa part, membres les uns des autres. » (Rom 12 : 5)
Nous ne sommes pas appelés à vivre seuls notre foi, séparés des autres. Car comme pour le bois dans le feu, nous risquons de nous éteindre. Au contraire nous avons besoin des autres pour alimenter notre flamme tout comme nous, nous allons nourrir celle des autres.
Une cellule ou un groupe de partage et de prière sont un lieu idéal pour cela. C’est là que je peux être connecté aux autres et que ma foi encouragera celle des autres et vice-versa. L’Evangile est essentiellement une question de relation. Une relation restaurée avec le Créateur, puis des relations vraies et harmonieuses avec les autres, et aussi une nouvelle relation avec moi-même. Dans un petit groupe, je suis en relation car je peux donner et recevoir de manière personnelle. La vie peut couler des uns vers les autres, parce que nous pouvons nous exprimer, nous nous connaissons. Nous partageons et nous prions ensemble.
La dynamique d’une cellule offre des avantages qu’un grand rassemblement peut difficilement produire.
En voici quelques-uns :
• Encouragement et stimulation réciproques : le partage et l’écoute de nos questions, de nos joies, de nos expériences, de nos difficultés accompagnés de prière nous stimulent à persévérer dans notre marche avec Dieu.
• Protection : le fait que je rencontre régulièrement des personnes qui me connaissent et s’intéressent à moi, se soucient de moi, me demandent des nouvelles… est pour moi une protection.
• Soutien et amour fraternel : lorsque l’un des membres passe par une épreuve ou une difficulté, le groupe peut lui apporter aide et soutien. L’amour fraternel peut s’exprimer et se vivre de manière concrète.
• Croissance personnelle : la transformation à l’image de Jésus est favorisée par l’encouragement des autres et par la motivation que le groupe apporte.
• Témoignage: un des buts de la cellule sera de stimuler et soutenir chaque membre dans sa vocation de témoin auprès de sa famille, ses collègues, ses voisins ou ses amis et, le moment venu, de les accueillir dans la cellule, les conduire à Jésus et les aider dans leur marche avec lui.
Ainsi, dans une cellule, chacun contribue à la vie et au ministère avec ce qu’il est. Chacun grandit dans la foi et dans une vie de disciple, et chacun participe à faire connaître Jésus. Larry Crabb dans son excellent livre «Connectés les uns aux autres » fait la remarque suivante : «Il se pourrait qu’“être l’Eglise” ce soit de nouer avec quelques personnes des relations différentes. […] J’aspire à voir les gens entrer en connexion les uns avec les autres de façon aussi intime que les différentes parties de mon corps. » Et plus loin : «Nous sommes destinés à entrer en relation avec les autres. La vie se trouve dans la connexion. En entrant en contact avec Dieu, nous recevons la vie. En entrant en contact avec les autres, nous alimentons et expérimentons cette vie grâce à son partage. »
Résumé
L’exhortation de l’apôtre
Paul est bien d’actualité quand il dit : «Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez des hommes, fortifiez-vous.» (1 Cor. 5 : 8).
Deux aspects de notre vie peuvent nous aider à veiller, à demeurer fermes dans la foi et à nous fortifier dans notre marche avec Jésus afin que nous persévérions jusqu’au bout.
• L’établissement et le développement d’une saine discipline de vie personnelle, et
• L’engagement actif dans un petit groupe de partage et de prière,
«C’est pourquoi tenez votre esprit en éveil et ne vous laissez pas distraire : mettez toute votre espérance dans la grâce qui vous sera accordée le jour où Jésus-Christ apparaîtra. » (1 Pi. 1 : 13).
LA SUITE DANS LA 12ème PARTIE
ENSEIGNEMENT 2- Être tenté, ne pas succomber
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