I. 13- LA LOUANGE
ENSEIGNEMENT 1- La louange
par Philippe Decorvet
Créés pour la louange
La création tout entière a été créée pour louer Dieu. La nature chante son Seigneur (Ps. 19:2). Dans le Ps. 8: 2-5, le psalmiste en regardant le ciel y voit la main de l’Éternel. Dieu a créé la terre belle pour qu’à sa manière elle loue le Christ. Les psaumes nous invitent à la louange du Créateur. Rom. 1:20 nous dit que les ouvrages de Dieu dans la création, lorsqu’on prend la peine de les regarder, parlent de Dieu, de sa grandeur, de sa perfection, de sa divinité. La création tout entière est donc appelée à louer Dieu.
Mais cette création a été atteinte par le péché. Elle attend le jour de son rétablissement final (Rom. 8:22), le moment où elle pourra louer le Seigneur d’une manière nouvelle. Cette invitation à la louange ne concerne pas seulement la création visible mais aussi la création invisible. Les anges, les archanges et toute l’armée des cieux sont appelés à louer Dieu, à proclamer sa sainteté (Es. 6:1-4).
L’Apocalypse contient beaucoup de louange (Apoc. 5:6-10, 13). Ce livre qui lève un peu le voile sur les nouveaux cieux nous parle de la louange cosmique. Il nous apprend que dans le ciel nous louerons le Seigneur. Il est intéressant de noter le nombre de fois qu’il est écrit dans la Bible: alléluia, c’est-à-dire louez l’Éternel! La prière que Jésus nous a donnée, le "Notre Père", commence par la louange. Ainsi tout a été créé pour la louange de Dieu: la nature visible et invisible et l’homme lui-même.
En Jésus-Christ, re-créés pour la louange
Le péché a détruit, oblitéré cette louange. Le péché consiste à prendre pour soi ce qui aurait dû être au Seigneur. Créé pour la communion avec le Créateur, l’homme a voulu prendre pour lui la gloire. Il a préféré être autonome et a ainsi refusé de servir pour la louange de Christ. Cette attitude a conduit à la rupture. À cause de cela, Dieu créera une nouvelle terre et de nouveaux cieux. Mais avant l’accomplissement de cette promesse, Dieu est déjà intervenu en Jésus-Christ. Le Seigneur agit dans nos vies pour nous permettre de retrouver la louange. La Croix est le lieu par excellence où nous pouvons louer Dieu à cause de son amour. Notre louange dépend de notre compréhension de l’amour de Dieu à la Croix. "Ne serais-je pas le plus ingrat des hommes si je n’en étais pas le plus reconnaissant?" (Adolphe Monod, sur son lit de mort). Quand nous avons compris l’œuvre de pardon, d’amour, de re-création du Christ à la Croix nous pouvons à nouveau louer Dieu. La Croix nous ramène dans le but que Dieu avait pour nous: la louange.
Nous avons été créés pour la louange. Nous avons été re-créés en Jésus-Christ pour la louange. Louer Dieu est le but de notre vie.
Puissance de la louange
Prenons l’exemple de Job. Les deux premiers chapitres de ce livre en constituent la clé de compréhension. Job est très riche, il craint l’Éternel. Satan dit à Dieu: "C’est normal que Job croie en toi, il a tout ce qu’il veut; mais enlève-lui ses richesses et il te maudira en face". Dieu accepte cette proposition. Job perd tout, mais il continue de louer Dieu (1:21). Alors Satan, malin et méchant, revient à la charge. Il est convaincu que si Dieu prive Job de sa santé, ce dernier le maudira. Car pour le diable, il n’est pas possible de louer Dieu "pour rien", sans en retirer quelque avantage. Avec l’assentiment de Dieu, Job tombe malade. Il tient parfois des propos étonnants, car il ne comprend pas ce qui lui arrive. Mais il reste fidèle, il continue à louer son Dieu. Et Satan en a la bouche fermée.
L’expérience de Job nous apporte un élément pour comprendre un peu le problème difficile de la maladie. Lorsqu’un malade guérit cela étonne les hommes mais pas Satan. Il connaît bien, lui, la puissance de Dieu. Ce qui le surprend par contre, c’est de voir des chrétiens louant Dieu lorsqu’ils n’en retirent aucun avantage. Nous avons ainsi deux témoignages à rendre: devant les hommes et devant les puissances. Si la guérison de la maladie peut être un témoignage devant les hommes, la louange dans l’épreuve qui demeure est un témoignage devant les puissances. Et l’importance de ce témoignage ne saurait être sous-estimé. Paul nous rappelle en effet que les puissances connaissent par l’Église le dessein de Dieu (Eph. 3:10). David disait:"Je m’écrie: loué soit l’Éternel! et je suis délivré de mes ennemis." (Ps. 18:4). Il y a comme une puissance d’exorcisme dans la louange: par ce moyen l’ennemi est vaincu. La louange est le rappel de la défaite de Satan. Ce dernier essaie de nous ébranler, mais lorsque nous affirmons que Jésus est Seigneur, il est obligé de reconnaître que c’est vrai. Il ne peut pas le contester puisque cela s’est réellement passé. La louange est donc une victoire sur les puissances.
La première chose que l’effusion de l’Esprit opère dans le cœur des croyants, à la Pentecôte, c’est la louange (Actes 2:11). L’Esprit Saint descendant sur eux leur fait "raconter les merveilles de Dieu".
Exerçons la louange dans nos cellules
1. Louons Dieu pour ce qu’il est, pour Lui-même. Si nous analysons nos louanges, nous découvrons combien nous louons pour ce que Dieu nous a donné. Notre louange est souvent ramenée à nous-mêmes, alors que les psaumes nous entraînent souvent dans une adoration tournée vers Dieu (cf. Ps. 148, 150). Nommons les différents noms donnés à Dieu dans la Bible. Louons-Le pour tout ce qui nous est dit de Lui dans sa Parole.
2. Louons Dieu pour sa création, pour tout ce que nous voyons autour de nous.
3. Louons Dieu pour nous-mêmes. "Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse" (Ps. 139:14). C’est vrai, nous sommes pécheurs, mais le Seigneur nous aime. Nous n’avons pas à louer le péché qui est en nous, mais à nous accepter en tant qu’hommes ou femmes créés par Dieu. "On ne peut pas aimer les autres si on ne s’aime pas soi-même" (W. Trobish). Cela rejoint ce que disait Jésus: "tu aimeras ton prochain comme toi-même". Louons Dieu parce qu’Il nous a créés nous, tels que nous sommes.
4. Louons Dieu pour sa rédemption. Louons-Le pour le Christ, pour sa Croix, son incarnation, ses souffrances, sa mort, sa résurrection, son ascension, son retour. Louons-Le pour l’Esprit qu’Il répand.
Notre louange peut ainsi suivre la vie et l’œuvre du Christ. Car le but suprême de la louange, c’est précisément Jésus, comme le dit à plusieurs reprises l’Apocalypse. "À l’Agneau immolé soient la louange, l’honneur, la gloire… T u es digne, ô Seigneur, de recevoir la force, la puissance, la sagesse, l’honneur, la louange, la gloire…" Ces termes sont adressés à l’Agneau immolé, au Christ crucifié. C’est donc Lui que nous pouvons louer.
5. Nous pouvons aussi louer le Seigneur en esprit, par des chants en langues.
6. Louons le Seigneur par la foi. Ce n’est pas seulement quand nous nous sentons heureux et "en forme" qu’il faut louer Dieu. Mais aussi quand nous sommes assaillis par l’épreuve ou le doute. Quand David s’écriait: "loué soit l’Éternel et je suis délivré de mes ennemis" (Ps. 18:4), qui étaient ces ennemis? Peut-être le doute précisément, l’angoisse ou la peur. Dans les moments de découragement aussi louons le Seigneur. Non pas en nous efforçant artificiellement d’être joyeux mais en rappelant simplement qui est Dieu et ce qu’il a fait en Jésus. En confessant honnêtement nos difficultés mais en disant aussi, Dieu reste le Seigneur, Il est vivant.
La louange est un exercice difficile qui ne nous est pas naturel. C’est l’Esprit qui suscite en nous cette puissance-là. C’est pourquoi nous ne pouvons aborder la prière qu’en demandant humblement au Seigneur de renouveler son Esprit en nous.
I. 14- COMMENT CONNAÎTRE LA VOLONTE DE DIEU
ENSEIGNEMENT 1- LA VOLONTÉ DE DIEU ET LA DIRECTION DIVINE
Si vous mettez une boîte à questions dans une salle évangélique où, à l’issue d’une réunion, chacun peut y déposer " sa question ", vous pouvez être sûr que plusieurs poseront celle-ci : " Comment connaître la volonté de Dieu " C’est dire son importance. Nous rappelons d’abord les moyens habituels.
La Bible
D’où la nécessité de bien la connaître. Lorsque Dieu a nettement parlé par l’intermédiaire de sa révélation écrite, il est inutile de chercher d’autres moyens de connaître sa volonté. Nous donnons toujours cet exemple aux jeunes: la Bible dit: "Ne vous mettez pas avec les infidèles sous un joug étranger, car quel rapport y a-t-il entre la justice et l’iniquité? Ou qu’y a-t-il de commun entre la lumière et les ténèbres?" (2 Cor. 6: 14).
Ce verset dit clairement qu’il est contraire à la volonté de Dieu qu’une personne convertie épouse une inconvertie et que toute approbation sur ce point, même de la part d’un serviteur de Dieu, ne serait que mensonge et fausse illusion.
Par la prière
D’où la nécessité d’avoir une vie de prière personnelle et communautaire intense.
Souvent dans la prière, Dieu révèle telle ou telle chose, donne la réponse à une question posée, remet en mémoire un nom, ou une situation et tout ceci dans une atmosphère de "paix qui surpasse toute connaissance" (Phil. 47).
Par une conviction intérieure profonde
Ici encore il s’agit d’une paix qui envahit celui qui prie et qui dissipe tout doute quant à la voie à suivre. Cette paix est particulièrement ressentie lors de la prière et lors de la mise en action de la décision reçue à l’occasion de ce moment de prière.
Par la prophétie
Que ce soit dans un groupe de prière ou dans une assemblée, la parole prophétique est tout particulièrement percutante lorsque la personne qui la donne ignore tout de la situation de celui ou celle à qui elle est adressée.
Une remarque cependant: ne soyez pas des "coureurs de prophéties". Par cette expression, je fais allusion à ces personnes qui font le tour des assemblées et des conventions à l’affût de toutes les paroles prophétiques. C’est souvent lorsqu’on s’y attend le moins que l’Esprit s’adresse à nous par l’intermédiaire d’un frère ou d’une sœur qui exerce le don de prophétie.
Par le conseil des frères et sœurs
Étant extérieurs aux événements dans lesquels "nagent" ceux qui ont à y faire face, ces anciens et ces serviteurs de Dieu peuvent avoir une révélation particulière ou, en tout cas, un regard neuf de "l’intelligence renouvelée" (Rom. 122) que seuls peuvent avoir ceux qui ne collent pas aux événements.
Par l’analyse honnête et spirituelle des circonstances
Elle peut se résumer par cette simple manière de procéder: posez dans toute situation ambiguë cette question directe et précise "Que ferait Jésus à ma place?"
La direction divine
Dans les six points précédents, il s’agissait de connaître la volonté de Dieu selon des moyens connus et largement utilisés par des enfants de Dieu consacrés et ayant une vie de communion personnelle avec le Seigneur. Je dis cela pour souligner le fait que pour connaître la volonté de Dieu, il faut être un chrétien éprouvé, sérieux, par opposition à un croyant de nom qui se décourage dès qu’il n’est pas exaucé après avoir adressé au Seigneur une prière occasionnelle (qui ressemble plus à un ultimatum qu’à une recherche sincère).
Trois textes nous permettent d’aller plus loin. Non seulement ils nous éclairent au sujet de la possibilité que nous avons de connaître la volonté de Dieu, mais ils nous font entrer dans l’intimité d’hommes qui ont été directement instruits et guidés par Dieu lui-même.
Je les cite avant d’en souligner les points communs et d’en montrer l’application pratique et à la portée de tous ceux qui, selon l’expression de Jésus, sont "ses amis" et non des esclaves qui ignorent tout ce que fait leur Maître (Jean 1515).
Jérémie 33:3: "Invoque-moi et je te répondrai; je t’annoncerai de grandes choses, des choses cachées, que tu ne connais pas."
Psaume 325: "Je t’ai fait connaître mon péché, j’ai dit j’avouerai mes transgressions à l’Éternel! Et tu as effacé la peine de mon péché." (lire tout ce psaume).
2 Cor. 127-9: "Et pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir. Trois fois j’ai prié le Seigneur de l’éloigner de moi, et il m’a dit: ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse."
Plusieurs fils conducteurs relient ces trois textes. Jérémie, David et Paul avaient à faire face à des situations précises:
- Jérémie devait connaître l’attitude que le peuple et le roi devaient adopter face à la menace de Babylone.
- David maigrissait, dépérissait et souffrait jour et nuit (v. 3 et 4).
- Paul avait une écharde dans la chair et, faute d’en être débarrassé, il voulait au moins être éclairé quant à sa raison et sa signification dans le plan de Dieu.
Ces trois grands hommes de Dieu ont réagi de la même manière pour entrer dans l’intimité de leur Maître. Dans la prière, ils ont exposé clairement leur situation. Ils étaient prêts à faire la volonté de Dieu, même si apparemment elle semblait contraire à "leur logique" ou au bon sens le plus élémentaire. Par exemple, la reddition demandée par Jérémie au roi de Babylone apparaissait comme une trahison et l’écharde de Paul, quelle qu’en fût la nature, était passible de freiner l’apostolat missionnaire que le Seigneur lui avait confié (d’où les trois assauts livrés dans la prière voir 2 Cor. 128).
Non seulement ils ont crié avec foi à Dieu, mais ils ont attendu et reçu de Lui la réponse demandée. Cette réponse, ils ne l’ont pas discutée, leur seul désir étant de s’y conformer, sachant que "toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu." (Rom. 828).
Dans les trois cas Jérémie, David et Paul ont reçu des réponses précises. Il est d’ailleurs inutile de se poser la question de savoir si ces réponses venaient de Dieu ou d’eux-mêmes, tant l’origine divine de celles-ci fut confirmée par les faits.
Par exemple, Jérémie a préféré être jeté dans une citerne plutôt que de donner une prophétie faussement rassurante.
David, lui, a appris que la cause de ses maux venait d’un péché caché non confessé.
Quant à Paul, il a compris que son écharde dans la chair ne lui serait point ôtée pour l’empêcher de s’enorgueillir. Dieu ne fait pas que répondre à ses enfants. Il solutionne leurs problèmes s’ils obéissent aux révélations reçues. Jérémie fut libéré in extremis de sa citerne: David fut guéri spirituellement et physiquement; Paul apprit que la grâce de Dieu lui suffisait et que sa puissance s’accomplit dans la faiblesse.
En conclusion
Tout chrétien sincère qui désire connaître la volonté de Dieu peut y parvenir. Les moyens les plus largement expérimentés passent soit par la connaissance de la Parole de Dieu, la prière, la conviction intérieure, la prophétie, les conseils de serviteurs ou de frères dans la foi, ou par l’analyse des circonstances.
Mais il faut aller plus loin dans ce domaine. Dieu veut "nous instruire et nous conseiller" (Ps. 328). Non seulement il veut nous montrer de prendre telle voie plutôt qu’une autre, mais plus, il veut diriger chaque pas de notre vie. C’est pour cette raison qu’il nous faut apprendre à devenir les confidents de Dieu, être de ceux qui partagent une partie de son intimité. C’est cela entrer dans la direction divine. Pour y parvenir, rassemblons encore en quelques phrases concises la marche à suivre:
- être en communion avec Dieu et lui obéir;
- exposer clairement la situation ou les problèmes à résoudre;
- attendre la réponse dans la foi;
- s’y soumettre avec joie.
Dans une prophétie qui s’applique à Jésus, Esaïe a magnifiquement résumé cette nouvelle dimension dans laquelle Dieu désire que nous entrions tous: "Le Seigneur, l’Éternel m’a donné une langue exercée, pour que je sache soutenir par la parole celui qui est abattu; il éveille chaque matin, il éveille mon oreille, pour que j’écoute comme écoutent des disciples." (Es. 50:14).
Les signes
Il n’est pas interdit d’en demander au Seigneur. Mais il faut user de ce moyen de connaître la volonté de Dieu avec beaucoup de prudence. Il est tellement facile de les disposer en notre faveur qu’il vaut mieux s’en méfier qu’en abuser. Peu d’hommes de Dieu ont demandé des signes dans la Bible. À moyens exceptionnels, prudence exceptionnelle.
Dernière objection
Si, après avoir essayé d’appliquer sincèrement toutes les recommandations bibliques qui précèdent vous n’arrivez pas à connaître la volonté de Dieu, alors engagez-vous résolument sur le chemin le plus vraisemblable que vous indiquera votre "intelligence renouvelée".
Dieu est le Sauveur de l’esprit, de l’âme et du corps. Cela veut dire que lors de votre conversion, votre intelligence a aussi été purifiée, renouvelée, réorientée par le Saint-Esprit, si toutefois vous continuez à marcher sur les sentiers de l’obéissance à la Parole de Dieu.
Donc, comme dernier recours pour connaître la volonté de Dieu, il faut appliquer à la lettre Romains 122:
"Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait."
Mais, me direz-vous enfin, si après tout cela, nous nous rendons compte que nous nous sommes trompés, Dieu nous ayant fermé la porte de la solution retenue, alors que faire?
Ayez d’abord l’humilité de reconnaître cette erreur. Puis, engagez-vous sur l’autre Voie qui, au départ, paraissait moins plausible à l’action à accomplir.
Nous serions responsables et inconséquents si, sous prétexte de ne pas connaître la volonté de Dieu, nous prenions cet oreiller de paresse qui s’appelle l’inaction. Le chrétien ne doit pas faire du surplace. Guidé par l’Esprit ou, pour le moins, par son intelligence renouvelée, tous les jours il doit aller de l’avant.
"Car nous sommes son ouvrage, ayant été créés en Jésus-Christ pour de bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance, afin que NOUS LES PRATIQUIONS." (Eph. 210).
I. 15- L’AMOUR
ENSEIGNEMENT 1- LE CHRETIEN ET LE PARDON
Par le Pasteur Henri K.
INTRODUCTION : Texte biblique: Actes 4: 23-31
I- DEFINITION DU PARDON
Il existe un dicton dans le langage humain qui dit: « Une faute avouée est à moitié pardonnée. »
Le pardon est le fait de remettre à une personne sa dette, sa faute, ses offenses et son péché. Il implique automatiquement et nécessairement le fait d’oublier la faute, la dette et de le laisser pour toujours. Pardonner c’est aussi effacer la dette et ne plus en parler.
Dans la question du pardon des éléments importants entre en ligne de compte:
- L’offenseur;
- L’offensé;
- La faute;
- La situation à l’origine de la faute;
- Les protagonistes: la personne ou les personnes à qui profite le fait de ne pas pardonner (satan en premier lieu, les non-chrétiens, les ami(e)s, un membre de sa famille ou les chrétiens qui alimentent la situation, qui la compliquent et qui n’encouragent pas la réconciliation);
- Les adjuvants: la personne ou les personnes à qui profite le fait de pardonner (Dieu en premier, soi-même, sa famille spirituelle, sa famille naturelle, sa vie, ses biens, son bien-être et ses bénédictions).
Le pardon est le privilège des enfants de Dieu. Selon le texte de 2 Timothée 2: 14, 19b et c, 20-21. Dans la maison de Dieu, il y’a différentes types de vase. Mais Dieu nous appelle tous ses enfants à être des vases d’honneur. Il est très rare dans la maison de notre Père qu’un vase d’honneur ne pardonne pas et il est anormal qu’il s’endurcisse dans la rancune et la colère en trouvant des excuses pour ne pas pardonner à son frère ou à sa sœur. Le vase d’honneur est le frère, la sœur, la mère de Jésus qui s’éloignent de l’iniquité et qui a l’attitude de cœur à pardonner.
Le fait de ne pas pardonner à son frère ou à sa sœur est une iniquité devant Dieu. La prière du chrétien dans ce cas est une abomination aux yeux de Dieu. Proverbes 28:9
L’invitation au pardon est adressée à tous les chrétiens: les fidèles, les pasteurs, les prophètes, les évangélistes, les apôtres, les docteurs, les anciens, les diacres et tous les autres membres de la famille de Dieu.
Aucun frère, aucune sœur du Christ ne doit trouver de prétexte pour ne pas pardonner. Si l’on est de la maison de Dieu, de sa famille, on ne peut pas trouver en nous un problème d’amour du prochain non réglé. Soit on est fils/fille, soit on est esclave dans la maison du Père.
On est enfant de Dieu par le pardon. Et l’acte de pardonner est le signe distinctif entre le chrétien et l’esclave. Dieu dans son amour nous a rachetés de la captivité et de la mort. Le pardon s’oppose au moi crucifié à la croix, à la médisance. Il s’accomplit dans le rachat du temps. Il expose celui qui ne l’aime pas à la douleur, à la souffrance intérieure, à la colère renforcée, à la malédiction et au malheur.
Enfin, le pardon est la liberté, la guérison, la vie.
II- LE PARDON SELON LES ECRITURES
Les Saintes Écritures nous livrent le témoignage d’hommes, de femmes, des membres de la famille de Dieu qui ont pardonné. Ces derniers n‘ont fait aucunement mention d‘eux pour aller jusqu‘au bout de l’acte d’amour et de compassion.
Dieu est l’Auteur et le consommateur du pardon. Et l’amour est la base du pardon.
1- Jacob et Ésaü: Genèse 25: 27-34, 38-42 et Genèse 33:1-20
- Un père naturel, une mère naturelle peut être à l’origine d’un problème de haine ou de division entre ses enfants
- Un père spirituel ou une mère spirituelle, de même, peut-être à la source d’un différend entre son enfant spirituel et un autre frère ou sœur en Christ.
- les propos qui sortent de la bouche peuvent guérir, blesser, placer l’un ou l’autre sous la malédiction
- le fait pour un chrétien de jurer sur lui, sa vie, ses parents, ses parents décédés, sur Dieu qu’il ne pardonnera pas n’est pas biblique.
- Faire attention aux propos la plupart du temps sans grande importance ou contraire à la volonté de Dieu.
- les paroles prononcées ou le geste posé par une personne a des répercussions sur sa vie et son devenir.
- La négligence de ses bénédictions par un enfant de Dieu lui est d’une manière ou d’une autre préjudiciable.
- l’offense engendre la haine et la vengeance
Contextualisation de situations à l’origine du manque de pardon:
- Prendre le (la) fiancé(e) de l’autre (frère ou sœur en Christ)
- Prendre le (la) fiancé(e) de l’autre (frère ou sœur en Christ) au point de commettre l’adultère avec lui (elle)
- Les propos méchants dits à l’autre sous l’effet de la colère et qui laissent des blessures dans l’âme.
- Un enfant maudit par son père ou sa mère qui en retour n’a pas pardonné à ce parent.
- Un enfant qui n’a pas pardonné à l’un de ses parents un événement, une situation qui a marqué négativement sa vie ou qui explique sa situation actuelle difficile.
2- Joseph et ses frères: Genèse 37:3-5, 27-28 et Genèse 45: 5-8, 14-15, 24;
47: 1-12; 50:15-21
- la jalousie peut conduire à la haine
- le fait d’exercer ses dons peut amener les gens à vous envier ; et l’envie peut les conduire à vous haïr davantage et à ne même plus avoir envie d’entendre vos paroles et vos conseils.
- Dans la famille de Jacob, il y’a différents types de frères du bon au méchant. Ainsi, le chrétien ne doit pas être surpris de constater que dans la famille de Dieu l’adversaire peut empêcher certains frères ou sœurs en Christ d’être des vases d’honneur afin de les utiliser à rapporter ses propos, à le prendre ou à prendre les autres en haine et non en amitié, à comploter pour détruire son témoignage jusqu’au point de le faire mourir en priant contre lui.
- les parents naturels, une parenté naturelle qui livre spirituellement son enfant ou un enfant de la famille au monde des ténèbres par la pratique de l’occultisme, de la magie ou de la sorcellerie.
- Celui qui fait du mal à son frère, qui le hait, se réfugie derrière le mensonge dans ses propos et dans ses actes. Il met quelquefois tout en œuvre pour prouver qu’il a raison.
- Celui qui aime son prochain, ne se réjouit pas de son malheur mais pleure avec lui. Si donc tu t’es déjà une fois réjoui du mal de ton frère ou de ta sœur, saches que tu ne peux pas être agréable à Dieu: repens-toi.
Cf.- les versets. 2, 4, 8, 11, 18, 31- 32, 35 de Genèse 37.
Le chrétien est ton frère, il est ton esprit, c’est-à-dire que vous avez un élément en commun l’Esprit de Dieu. Faire du mal à son frère ou à sa sœur de la même famille voire refuser de se réconcilier avec lui, c’est faire du mal à son âme et à l’âme du Père céleste. Le chrétien ne regarde pas souvent à l’angoisse de l’âme de son frère ou de sa sœur qu’il a offensé. Il fait à des moments fis de ses demandes de grâce, de ses supplications. Il oublie en retour que Dieu dans sa justice ne permettra pas qu’il jouisse de la félicité dans sa vie.
3- Jésus: notre frère aîné: Hébreux 2: 10-18, Lus 23: 34; Luc 5: 27-36;
Matthieu 5: 7, 9, 43-48; Jean 15 : 8-21
- Tu aimeras ton prochain comme toi-même Matthieu 22: 39
- Aimer c’est souffrir pour les autres
- Dieu fait de nous ses fils en Jésus
- Jésus n’a pas honte de nous appeler ses frères
- Jésus est sacrificateur non pas pour retenir les péchés mais pour pardonner le pécheur.
- Pardonner
Dieu a fait de nous par son fils, selon 1 Pierre 2:4-10, des sacrificateurs (en ce sens aussi que nous présentons à Dieu nos prières, nos requêtes voire celles des autres membres du peuple, de la famille de Dieu. Et pour ce fait nous devons être dans les dispositions qu’il faut pour entrer dans la présence de Dieu et pour présenter les parfums que constituent nos prières.
C’est dans ce sens qu’on comprend la recommandation de Jésus dans Matthieu 5:23-26.
Dans l’Ancien Testament, la charge d’offrir des sacrifices et d’accorder le pardon était réservée au Sacrificateur parce que ce dernier était consacré à Dieu et il était un témoignage de compassion, de miséricorde et d‘amour.
Le chrétien qui a de la haine contre son frère/sa sœur a de la haine contre Jésus et contre son Père céleste. Et cela parce que s’il vit, ce n’est plus lui qui vit mais c’est Jésus qui vit en lui. Jean 15:23
4- Etienne: Actes 7: 51-60
5- Jean l’apôtre: 1 Jean 2:9-11; 1Jean 3:10-16
III- POURQUOI PARDONNER
- Dieu nous a aimés et a fait de nous ses enfants: 1Jean 3: 1-2a
- Dieu nous a pardonnées en Jésus: Colossiens 3: 12-17, 1 Jean 2:12
- Pour obéir à Dieu, à Christ et à ses directives: Matthieu 6:12,14-15
- Le fait d’être né de Dieu et de connaître Dieu: 1 Jean 4:7
- Pour que Dieu demeure en nous: 1 Jean 4:11-14, 16
- parce que nous aimons Dieu: 1 Jean 4: 20-21
- pour être en communion avec le Saint-Esprit et recevoir clairement les directives de Dieu: L’Esprit de Dieu est un esprit d’amour. Il est un Esprit qui a parmi ses fruits l’humilité, la douceur, la patience et l’amour. Il a en horreur l’orgueil, l’impatience, le manque de douceur. Et il ne peut communiquer profondément avec un chrétien qui a bâti sa vie chrétienne sur ces données en prétendant que c’est sa nature.
- Pour ne pas être prisonnier des chaînes du péché, de la haine, de l‘envie, de la méchanceté, du mensonge, de la division, de l‘endurcissement du cœur et de la mort physique, spirituelle et de la mort éternelle: Actes 12: 6-17
- pour avoir la victoire sur ses ennemis: l’ennemi n’est pas le chrétien qui est le frère d’un même Père.
- pour que son esprit soit souple pour se rendre compte de ce qui ne va pas dans sa vie et la restaurer
- Pour recevoir l’onction du Saint-Esprit et pour être conduit par Dieu dans ses décisions:
- Pour grandir dans la foi, laisser le Saint-Esprit agir en nous, pour la vie, pour grandir dans la Parole de Dieu
- Pour être protégé nous et nos familles
L’élément souvent mis en cause dans le processus de l’amour du prochain et du pardon est le cœur humain. On se pose la question de savoir comment le chrétien peut-il écouter son cœur, se fier à son cœur blessé par une parole, une offense avant de s’engager dans la voie de la réconciliation.
Un cœur qui ne pardonne pas ou qui a des difficultés à pardonner ne peut avoir accès à l’intimité de Dieu. Sans le pardon le chrétien ne saurait être un parfum de bonne odeur ou être agréable aux yeux du Dieu de pardon, de paix et d‘amour.
Le chrétien ne doit pas prendre des décisions contraires à la volonté de Dieu qui ne favorise pas la réconciliation.
COMMENT PARDONNER
Le chrétien doit comprendre qu’en recevant Jésus dans sa vie, il ne s’appartient plus. Il est désormais une offrande de Dieu. Il ne s‘appartient plus, il appartient à Dieu. Il ne peut plus faire sa propre volonté mais la volonté de celui qui a payé sa dette afin qu’il vive.
Le pardon se fait en actions et avec vérité et non pas en paroles et avec la langue. Le chrétien qui veut pardonner à son frère, sa sœur, son prochain doit reconnaître qu’il a été offensé. Il accepte que l’offense l’ait blessé. Il doit avoir une attitude d’humilité vis-à-vis de Dieu et de celui qui l’a offensé même si c’est lui qui a été touché dans son amour propre.
Il doit aimer d’abord celui qui l’a offensé sinon sa démarche ne sert à rien dans le fond. Ensuite, il doit vouloir dans son cœur pardonner à son offenseur
Le pardon invite l’offenseur et l’offensé à faire le pas pour aller l’un vers l’autre. Aucunement le chrétien ne doit se séparer ou éviter celui avec qui il a eu un problème en le voyant passer ou venir.
Jésus nous dit dans Matthieu 5:47 qu’il le saluera et ne lui refusera pas la main. Le chrétien qui ne pardonne pas son doit comprendre qu’il disperse et n’assemble pas. Il disperse la famille spirituelle que Dieu a acquise par le sang de Jésus.
Le chrétien doit toujours en dernier ressort et analyse regarder à son Père céleste, doit toujours se souvenir de son frère Jésus pour aller vers son frère qui l’a offensé ou qu’il a offensé pour se réconcilier avec lui même s’il s’est éloigné de lui pendant un long moment.
Pardonner dans ce cas c’est se souvenir de Dieu et non de la déception, ni de l’acte d’offense. Pardonner c’est oublier l’offense.
Nous présentons deux niveaux:
Premier niveau: aller vers l’autre et se réconcilier avec lui.
Ou Deuxième niveau: se réconcilier avec l’autre dans la prière devant Dieu
Ce qui sort du cœur donc attention à son cœur. Ne pas écouter le cœur mais la Parole de Dieu et agir par la foi. Le chrétien qui a un cœur dur à pardonner s’expose à ce qu’un esprit mauvais entre dans sa vie. La lutte n’est pas contre la chair et le sang mais contre les principautés, les dominations, les autorités. Le chrétien s’appuiera sur Dieu et non sur lui-même, ni sur les hommes s’il veut arriver à pardonner.
LES BENEDICTIONS ATTACHEES AU PARDON
- bénéficier du pardon de Dieu
- Exaucement de sa prière
- Révélation de Dieu développé
- Écoute claire de la voix de Dieu
- Onction de Dieu coule simplement
- protection garantie contre les ténèbres
- décisions et choix positifs
- croissance dans l’unité avec Dieu et dans la consécration
- croissance dans la marche avec Dieu
- bénédictions diverses
- bénédictions des dons
CONCLUSION
Les dons ne peuvent s’exercer que dans l’amour. 1Corinthiens 13:1-7. Pardonner c’est ne plus se souvenir de l’offense, c’est aussi ne plus en parler, c’est ressentir dans son cœur de la joie et de l’amour en voyant celui ou celle qui vous a offensé et blessé. Dieu nous a déjà donné la force de pardonner. Au moment où nous décidons de pardonner à notre prochain devant sa face il est là pour intercéder avec nous par le Saint-Esprit.
LA SUITE DANS LA 15ème PARTIE
CHAPITRE II – LE SAINT-ESPRIT, LES DONS SPIRITUELS ET LES MINISTERES ECCLESIAUX
II. 1- LES CHARISMES ET LES MINISTERES
ENSEIGNEMENT 1- Désirez avec zèle les dons les meilleurs
par Gaston Ramseyer