
¡ Analyse / Explication 2
* V.24. La réponse du père de l’enfant dans ce verset est immédiate. Le « εύθύς » du début du verset, qui n’est pas accompagné d’un « καί », a toute sa force[1]. Sa déclaration, introduite par un imparfait (έλεγεν), est sincère. Humble, il place sa foi en Jésus. Son appel au secours le confirme.
*Versets 25-27. Jésus passe à l’action, il s’adresse sévèrement à l’esprit qualifié de sourd et muet. Il l’ordonne de quitter le malade et de ne plus y revenir. On notera le « moi » très accentué qui souligne l’autorité personnelle de Jésus. L’ordre donné par Jésus, sa parole, est puissante pour libérer l’enfant du démon. La foule croit le possédé mort. Jésus en faisant lever l’enfant confirme son autorité et le rend à une vie normale.
* Versets 28-29- Jésus enseigne les disciples sur ce cas. La prière est la seule méthode qui convienne et non pas une théorie générale sur la façon ou sur les additifs.
¡ Théologie / enjeux théologiques : La question de l’autorité.
Posséder une autorité dans l’Église ne signifie pas être émancipé par rapport à Dieu qui appelle et à Son Fils. L’autorité, le disciple ou le ministre dépend du Rabbi. En suivant Jésus, il renonce à toute autonomie personnelle. Il ne s’érigera pas en guérisseur utilisant à son profit sa relation au Christ. Il est étroitement dépendant du Maître et du Christ qui l’a appelé. Si l’esprit a résisté aux disciples, il ne peut rien contre Jésus. L’autorité dans les situations difficiles voire face à des réalités invisibles (forces démoniaques) trouvera sa force uniquement dans la prière, dans sa relation avec Dieu. La prière de foi est une expression de la complète dépendance et confiance de l’autorité à l’égard de celui qui l’a appelé.
Conclusion partielle.
La prière du père lie pouvoir et pitié. Tout pouvoir dans l’Église doit aller de pair avec la pitié. Ces deux valeurs doivent conduire toute autorité dans l’Église. La foi donne donc un pouvoir, mais un pouvoir paradoxal, dans la mesure où il n’existe pas sans l’autre. Il n’y a en effet pas de foi sans relation à l’autre. Le pouvoir de la foi est le privilège de tous.
[1] Il faut opter pour la leçon de N, B, L, Δ, etc., contre celle de la grande majorité des témoins du texte. Cf. E Trocmé, Idem.
A SUIVRE
[1] E. Trocmé, Op. Cit., p.224.
