
Dr PASTEUR HENRI KPODAHI
I- LE SACRIFICE
Parler des autels et des poteaux familiaux c’est nécessairement prendre en compte la question des sacrifices. Sacrifier, signifie « faire un acte sacré » ou offrir en sacrifice d’après un rituel donné. La victime à sacrifier est détruite soit par immolation ou soit par abandon volontaire[1].
Sacrifier, c’est :
- Faire couler du sang en égorgeant un animal.
- Faire brûler au feu la victime animale ou végétale.
- Etouffer l’animal en obstruant ses voies respiratoires ou en le piétinant.
- Abandonner volontairement la victime animale, minérale ou végétale dans des lieux indiqués (cimetière, croisées des chemins, montagnes, mer, fleuve...
- Enterrer vivant la victime.
Celui qui sacrifie ou l’offrant s’offre comme don à la divinité.
Celui qui sacrifie ou l’offrant s’offre lui-même et ses biens comme don à la divinité ténébreuse. Il promet (notion de promesse) d’observer un règlement. Il accepte satisfaire les besoins de la divinité et de ses intermédiaires au détriment des siens propres- l’oblation. Le sujet et sa bénédiction deviennent donc des dons de cette puissance qui peut faire de lui et de sa famille ce qu’il veut. Il est son fils ou sa fille. En entraînant sa famille dans le sacrifice, le mari /la femme et les enfants deviennent fils ou fille de la divinité.
Ainsi, une relation et bien plus une filiation s’établit entre celui qui sacrifie et la divinité obscure. Cette puissance fait tout pour maintenir cette relation quitte à ce qu’elle crée d’autres maux dans la vie de l’offrant pour l’obliger à consulter ses intermédiaires et à sacrifier à nouveau. D’où le fait de comprendre qu’un « chrétien » qui sacrifie renie Dieu comme Père et il accepte d’être enfant, fils ou fille de Satan. Tout engagement dans un sacrifice impose à l’offrant une transformation, une repentance, un passage ou une conversion. Il y a soumission et acte d’abaissement à la nouvelle divinité. Il doit donc revenir à Dieu en passant de nouveau par la nouvelle naissance.
Donc, le fait d’aller vers les marabouts, les guérisseurs ou les praticiens traditionnels, les voyants ou les agents des ténèbres pour sacrifier ou pour consulter est une forme de reniement de Dieu et de son œuvre dans votre vie.
N’y allez plus et de même n’accompagnez pas d’autre dans cette démarche. Vous êtes plus coupable en accompagnant car vous cautionnez l’interdit et vous exposez aussi. En sacrifiant, l’offrant pense obtenir une bénédiction de la part de la force obscure mais la bénédiction est et reste le privilège de Dieu. Il a plutôt une vie comblée de fautes, de maux, de malheurs et de problèmes.
A- Sacrifice et Sociétés : Illustration dans certaines sociétés de formes de sacrifices ou de pratiques interdites.
Violer un interdit dans le but de se saisir du pouvoir du sang, violer le tabou du sang pour se saisir de la vie d’une personne car la vie est dans le sang. Cette violation donne au violateur la PROSPERITE ET LA PUISSANCE. Il a usurpé la prospérité et la puissance de vie de la personne dont le sang a été violé.
1- Oter la vie à des jumeaux lors de cérémonies où l’on procède au sacrifice d’animaux domestiques.
2- Le premier né de la famille.
3- La pratique de l’inceste à l’occasion du choix d’une reine.
4- Le meurtre de valets d’un roi au moment de son enterrement.
En sacrifiant un animal, l’offrant prend le pouvoir du sang de l’animal. Ce pouvoir a en lui la violence, la rivalité et la mort. La victime est le rassemblement de deux transferts, elle est à la fois maudite et bénie[2]. Tous sont en la victime –l’animal- et l’animal est en tous.
Lorsqu’une personne offre une victime quelquefois on lui demandait de la tenir ou de mettre sa main à un endroit donné, la tête souvent. Par ce geste, livrait l’animal à la divinité et qu’il s’assimilait à la victime. Cf. Lévitique 16, 21
[1] Professeur OHOUO N, Cours Histoire des Religions Traditionnelles, « Culture Traditionnelle Africaine et Révélation divine », FTPY, p.55.
[2] Professeur O. Nathanaël, Op. Cit., p. 62
...A SUIVRE