I. 11- LE COMBAT SPIRITUEL
ENSEIGNEMENT 1- L’adoration: clé pour le combat spirituel
par Jacques-Daniel Rochat
Pourquoi?
Qui de nous n’a pas rêvé d’un monde dans lequel l’amour et le bien domineraient? Imaginons un instant la qualité de vie résultant d’une société capable d’aimer, sans souffrance et sans larmes. Face à notre monde déchiré par la haine et la souffrance, ce rêve apparaît comme inaccessible, car à l’évidence, il nécessiterait que la volonté de Dieu s’accomplisse (enfin) sur la terre comme au ciel.
Mais alors pourquoi? Pourquoi notre humanité promise à vivre dans la présence et l’amour de Dieu croupit-elle dans la désolation? Pourquoi est-elle soumise à la violence des pillages et des drames? Pourquoi encore, est-elle habitée par les ambitions destructrices, menacée de toute part par les maladies et les ravages? Que dire des souffrances de la multitude des enfants débarquant miséreux dans un monde incapable de les accueillir et de les aimer…
Dieu serait-il trop faible ou indifférent à notre sort? Non bien sûr! Toute la Bible ne cesse de nous présenter un Dieu puissant et aimant. Mais alors, quelle est donc la force terrible qui empêche les nations et les peuples de rejoindre la merveilleuse dimension du Royaume de Dieu? Comment cette force peut-elle limiter le désir de Dieu de combler les hommes de son amour?
Toute cette tension n’échappe pas à la révélation biblique. Dans les évangiles, Jésus partage entièrement notre condition humaine. Comme la majorité des enfants de la terre, Jésus va émerger dans un environnement corrompu par la violence et la méchanceté. Sans l’assistance fidèle de son Père céleste, l’enfant Jésus aurait été un simple nom de plus sur la liste des enfants massacrés par Hérode.1 Pour accueillir le fils de Dieu, il n’y a eu ni la louange ni l’honneur des rois, mais bien une rage meurtrière qui ne cessera de vouloir sa disparition. Sur la terre, pourtant créée par Dieu, le Fils du Créateur est un visiteur indésirable, un "corps étranger" à éliminer. Cette tension entre le Royaume de Dieu et le pouvoir en place s’exprime précisément dans la rencontre entre Jésus et Satan. Dans cet épisode, Jésus affronte pendant quarante jours les assauts du diable. À la fin de ce temps Satan lance cette dernière attaque.
"Le diable transporta encore Jésus sur une montagne très élevée, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire et lui dit: Je te donnerai toutes ces choses, si tu te prosternes et m’adores. Jésus lui dit: Retire-toi, Satan! Car il est écrit: Tu adoreras le Seigneur, ton Dieu, et tu le serviras lui seul. Alors le diable le laissa. Et voici, des anges vinrent auprès de Jésus, et le servaient." (Matthieu 4:8-11.)
Satan est riche
Nous pouvons sans trop de peine, imaginer la visite guidée de Satan. Les rois dans leurs somptueux palais, les généraux et leurs puissantes armées – la gloire accordée aux vedettes des sports ou des arts – quelques excursions dans les somptueuses demeures des nantis, et un regard indiscret sur les coffres remplis d’or et d’argent. Tout y était. Satan, pour mieux éblouir, avait certainement demandé à ses fidèles serviteurs de faire briller chaque médaille, chaque titre et chaque sou. Travail laborieux que ses fidèles d’aujourd’hui continuent à faire docilement et de bon cœur. Pour ne pas ternir la beauté de son domaine, gageons qu’il avait encore soigneusement masqué la désolation qui suinte de sa domination. Bref, Lucifer, l’ange de lumière, méritait bien son nom. Sa tentation devait être belle à souhait et il était certainement fier d’avoir pu montrer à Jésus l’étendue de ses richesses: les royaumes du monde et leur gloire. Remarquons en passant que Jésus ne conteste pas cette revendication de Satan. Cette domination est justement la raison des innombrables malheurs de notre terre.
Satan est pauvre
Pourtant malgré l’étalage de ses biens et ses apparences de richesse, Satan se trahit comme étant terriblement pauvre. S’il présente toute cette abondance à Jésus, c’est uniquement pour faire l’inventaire de ce qu’il serait prêt à donner en échange de l’adoration de Jésus.
Ce désir fondamental du diable est une indication très utile pour comprendre le secret du monde des ténèbres. Tout royaume est assoiffé de ce qui fait sa force. L’économie désire l’argent, les armées demandent des armes, les puissants cherchent le pouvoir.
Si Satan est assoiffé d’adoration, c’est parce que tout son royaume repose sur l’honneur qu’il reçoit de ceux qui l’adorent.
Cette révélation est capitale. Dans la création, Satan, malgré toute sa gloire, n’a jamais eu l’extraordinaire position spirituelle accordée aux hommes, les fils de Dieu2.
Face à cette position élevée, Satan, entraîné par son orgueil et sa convoitise, a cherché un moyen pour s’attribuer la dignité et l’autorité des hommes. Ce précieux capital c’est l’amour du cœur, l’adoration, qui comme le souligne Jésus, ne devrait jamais s’adresser à un autre qu’à Dieu.
Le pouvoir de Satan ne vient que de ce qu’on lui donne. Si tous les hommes se tournaient vers Dieu, Satan serait immédiatement privé de tout pouvoir et se retrouverait comme une minuscule scorie dans l’éclatante lumière du royaume de Dieu.
Malheureusement l’humanité s’est inclinée devant Satan en lui accordant une place maîtresse. Car "celui que tu adores c’est celui que tu prends pour maître". En se prosternant corps et âme dans de faux cultes (spiritualités, astrologie, New Age, etc.), en succombant au mal ou en mettant les richesses, le pouvoir et la gloire avant Dieu, l’homme ouvre des brèches spirituelles pour le mal. C’est la base du péché, car le plus grand des péchés se résume dans le fait de ne pas adorer Dieu et d’offrir ainsi un redoutable hommage au prince des ténèbres. Cette attitude nous écarte du royaume de Dieu et permet à Satan d’occuper un trône de domination sur la terre.
L’homme moderne n’a souvent pas la moindre conscience de la mainmise qu’il accorde à Satan en détournant son adoration de Dieu. En suivant les mensonges et les séductions, l’homme ouvre la porte au malheur.
Au fil de ses conquêtes et des droits qu’il reçoit des hommes, Satan obtient la possibilité d’agir sur les valeurs culturelles et sociales d’une région ou d’un pays. Une fois son pouvoir en place, il peut conduire les hommes dans son projet prioritaire: détruire les signes (menaçants) du royaume de Dieu. Ainsi, les nombreuses persécutions contre les témoins de Dieu ou les entreprises pour faire taire la Bible sont autant de signes de l’influence de Satan parmi les hommes.
En offrant mon adoration à un autre que Dieu, je permets à une puissance spirituelle diabolique de prendre une autorité et des droits dans ma vie.
Le chemin de la libération
Comme il est aisé de le comprendre, le seul moyen de sortir du piège infernal de Satan est de couper les droits qu’il a sur nous. Malheureusement, une telle démarche est comme les efforts d’un prisonnier pour casser sa chaîne. Comme les droits de Satan reposent sur l’adoration que nous lui avons accordée, ils revêtent une légitimité spirituelle qu’il peut revendiquer même devant Dieu. Ainsi, chacun de nos péchés est une arme redoutable avec laquelle le monde des ténèbres peut prouver que nous sommes attachés à lui. Pour être libre, la sordide alliance doit être abolie.
Cette œuvre est accomplie par Jésus. Par sa mort sur la croix, le Christ prend à sa charge les péchés donnant un droit à Satan. Si la faute disparaît, le droit de condamnation n’a plus de raison d’être. Ainsi en mettant nos fautes sur Jésus, le péché fondamental de notre vie perd son pouvoir et l’emprise de Satan glisse comme des ongles sur une vitre. Nous sommes enfin libres, selon cette parole:
"Il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a éliminé en le clouant à la croix; il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix." (Colossiens 2:14-15.)
Ce principe spirituel est très important pour le combat spirituel envers des personnes, des familles, des régions, ou un pays. Car si Satan peut agir dans un "espace", c’est forcément qu’il a reçu des droits. Découvrir l’origine de ces droits et combattre leur pouvoir au nom du Christ permet de reprendre une juste autorité. Cette démarche est très importante et agit comme une clé dans l’évangélisation. "Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair."
Sur un plan plus personnel, cette victoire devrait se vivre en profondeur avec tous ceux que le Seigneur entraîne dans l’église. Parfois, même après des années, certains chrétiens n’ont jamais eu l’occasion d’exercer l’autorité du Christ pour s’affranchir des droits anciens. De ce fait, d’anciennes pratiques païennes, des superstitions, des haines tenaces, des péchés chroniques ou des esclavages les maintiennent sous l’asservissement de puissances.
Dans l’idéal, chaque personne qui désire donner sa vie à Christ devrait avoir l’occasion de faire tomber les revendications de Satan par une coupure radicale.
Dans l’église primitive cet acte se faisait lorsque le croyant témoignait de sa nouvelle vie en passant par les eaux du baptême. À cette occasion, il pouvait proclamer que toutes les anciennes adorations et les emprises du péché étaient mises dans la mort du Christ.
Cette préoccupation devrait aussi être la nôtre et nous entraîner à exercer l’autorité du Christ au milieu de nous et aussi envers les nouvelles personnes que Dieu met dans nos groupes. Dans ce sens, voici une ligne à suivre pour entrer activement dans cette dimension de puissance et de libération.
Démarche de libération
1. Mettre les droits de Satan dans la lumière.
Souvent les péchés qui donnent un droit à Satan sont évidents et apparaissent immédiatement à la lumière de la Parole de Dieu. D’autres fois, il est nécessaire de prendre du temps afin de discerner, avec l’aide du Saint-Esprit, les lieux secrets où Satan a une emprise spirituelle. Cela implique de se mettre entièrement sous l’autorité de Dieu en acceptant sa lumière, en particulier sur les zones sombres et secrètes de sa vie.
2. Exercer l’autorité de Christ
Satan et ses puissances reculent uniquement devant une force supérieure. Il n’est donc pas utile de crier, ou de gesticuler par nous-mêmes. Le seul appui nécessaire pour faire basculer un pouvoir diabolique est l’œuvre de la croix. Même si tous les hommes n’ont pas entendu le message de l’Évangile, il est évident par contre que le monde spirituel connaît très bien ce qui s’est passé au début de notre ère. Nous pouvons donc fermement nous appuyer sur la portée du sacrifice de Christ et proclamer aux pouvoirs qu’ils perdent leurs droits en son Nom. Concrètement cela comporte de confesser ses péchés, de les déposer avec foi en la mort de Christ. Pour un nouveau converti, le meilleur cadre de cette proclamation est le baptême.
3. Consacrer notre vie à Dieu: l’adorer
Comme le disait Jésus, une maison ne reste pas longtemps vide3. Cette solennelle mise en garde devrait nous inviter à conquérir le territoire de Satan dans le seul but de le mettre sous le règne de Dieu. C’est le seul moyen de vivre sous une bonne et juste autorité. Celle de Dieu est douce et solide. Là encore, la clé, c’est une vraie adoration permettant à l’Esprit de remplir notre vie. En invitant Dieu au centre de notre vie, de nos familles et de notre communauté, nous lui permettons d’agir en propriétaire. N’est-ce pas là notre plus grande sécurité? Si Dieu garde la maison qui pourrait venir la piller?
ENSEIGNEMENT 2- L’emprise des pensées
par Jacques-Daniel Rochat
Le rassemblement d’évangélisation pour les jeunes n’avait pas très bien commencé. L’équipe de cuisine avait raté les repas, nous venions d’avoir un accident… de plus, sur le plan spirituel, les messages bibliques rencontraient passablement d’indifférence. À vues humaines, les choses semblaient mal engagées et je commençais à penser que cet effort pour apporter l’évangile serait un échec, ces jeunes n’ouvriraient pas leur cœur à Jésus. Malgré toute ma bonne volonté, une vague de lassitude me submergeait doucement…
Il me fallut deux jours pour comprendre que la petite voix qui me chuchotait des paroles de découragement n’était autre que celle du monde des ténèbres qui cherchait à entraver l’œuvre de Dieu. Et cette voix semblait pourtant venir de moi-même! Grâce à Dieu, je réalisai qu’elle mentait et notre rassemblement fut une belle occasion de voir la puissance et l’amour de Dieu.
Une stratégie secrète
Lorsque nous pensons à l’action de Satan sur la terre, nous pensons immédiatement aux multiples expressions du mal qui nous entourent: idolâtries, péchés, violences, guerres, souffrances, etc.
Toutes ces choses portent évidemment la signature du prince de ce monde, ce qui conduit, avec raison, de nombreux chrétiens à les combattre dans la prière. Pourtant, à côté de ces expressions visibles du mal, nous ignorons souvent l’action pernicieuse et invisible qui se joue dans le secret de la vie humaine.
L’exemple le plus démonstratif est certainement celui que l’apôtre Pierre a vécu dans son cheminement de disciple.
Dans Matthieu 16, Pierre vient d’affirmer haut et fort que Jésus est le Christ, le fils du Dieu vivant. Cette révélation extraordinaire lui est donnée directement par le Père céleste. Pierre semble particulièrement sensible à la pensée de l’Esprit. Pourtant, lorsque Jésus annonce ses prochaines souffrances, sa mort et sa résurrection, Pierre ne manque pas de réagir avec fougue.
"À Dieu ne plaise, Seigneur! Cela ne t’arrive ra pas."
À cet instant, Pierre est persuadé d’être dans la vérité divine, alors que les paroles de Jésus lui semblent à côté du plan de Dieu. Le réveil sera brutal et… renversant.
"Mais Jésus, se retournant, dit à Pierre: Arrière de moi, Satan! Tu m’es en scandale; car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes." (Matt. 16:22-23)
Cet épisode biblique met en lumière le rôle fondamental de la pensée humaine. Notre manière de penser, nos ambitions, nos valeurs et nos raisonnements sont en lien direct avec nos décisions et notre manière de vivre. Un changement dans nos raisonnements entraîne une modification de notre existence. Cette position stratégique fait de notre pensée une richesse âprement convoitée par le prince de ce monde. Avec la même tactique que celle employée dans le jardin d’Éden, Satan cherche à injecter dans l’homme une pensée opposée à celle de Dieu.
Ainsi, dans chaque siècle, des mensonges diaboliques ont été propagés pour enlacer les hommes hors de la vérité. Aujourd’hui, alors que les moyens de communication modernes offrent la possibilité de toucher de très vastes populations, Satan utilise ces canaux pour répandre sa séduction dans la conscience des hommes.
L’enjeu est de taille, car sans le contrepoison qu’est l’évangile, les raisonnements contaminés vont engendrer des modes de vie cruels et idolâtres. Paul, conscient de l’évolution de l’humanité, annonçait à Timothée, qu’il viendrait un temps où les hommes ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables se donneraient une foule de docteurs. (2 Tim. 4:3)
Bon ou mauvais canal?
En étudiant comment Pierre s’est laissé pénétrer par un faux raisonnement, nous remarquons avec étonnement que l’argument central utilisé par Pierre pour surprendre Jésus est d’invoquer le nom de Dieu: "À Dieu ne plaise!". Les faux raisonnements les plus subtils se cachent donc parfois sous le couvert d’une apparence divine. L’histoire de l’Église offre malheureusement une tragique démonstration de cette réalité: les refus de la volonté de Dieu se sont souvent cachés derrière une soi-disant défense des "intérêts de Dieu". Ainsi a-t-on jugé, persécuté, torturé et tué ceux qui apportaient la vérité. Cette destruction sournoise de l’Église par l’"église" n’est malheureusement pas révolue. Aujourd’hui encore, pour détruire le corps de Christ sur la terre, Satan ne se prive pas d’injecter et de nourrir de faux raisonnements qui égarent, engourdissent ou divisent les communautés.
L’expérience vécue par Pierre est donc une précieuse mise en garde, car même le plus actif et le plus inspiré des disciples peut être entraîné dans de fausses pensées. Pour ma part, j’ai dans mon expérience de vie chrétienne, quelques cuisants exemples, où de toute bonne foi et avec conviction j’ai exprimé des pensées qui me semblaient justes pour découvrir finalement que je m’étais égaré. Mes arguments me paraissaient bons et cohérents mais ils n’étaient pas ceux de Dieu. En fait, bien qu’il soit difficile de l’admettre, Satan cherchait à m’utiliser pour corrompre la vérité. Découvrir que nous pouvons être un mauvais canal n’est bien sûr pas très glorieux pour notre image de marque. Par orgueil et présomption, la tentation est grande de prendre nos pensées pour les pensées de Dieu et d’écarter toute remise en question.
Une telle attitude est bien sûr très dangereuse et conduit parfois des serviteurs de Dieu à s’enfermer dans de faux raisonnements, dans le légalisme ou dans des attitudes qui résistent à l’Esprit.
Lorsque Jésus a repris son apôtre, il lui a rendu le merveilleux service de mettre à la lumière la nature de ses pensées. Ce moment a dû être difficile et humiliant, mais c’était le passage obligé pour que Pierre bâtisse sa foi sur la vérité.
Rétablir la vérité
Par la prière et l’écoute de la Parole, nous pouvons faire périr les mensonges de Satan et nous attacher à la pensée de Christ. Si je suis entraîné dans le découragement, ou si je doute que Dieu m’aime, je dois combattre cette pensée en affirmant la supériorité des paroles divines sur mes raisonnements. Par exemple, en proclamant dans la prière la parole biblique: "Rien ne pourra me séparer de l’amour de Dieu", je proclame une vérité que personne n’a le droit de contester. C’est le même type de combat que Jésus a exercé face aux mensonges de Satan en lui répliquant: il est écrit. (Mat. 4:1-10)
Déraciner et planter
Les groupes de prière sont des lieux privilégiés pour faire triompher la pensée de Dieu dans notre vie personnelle ou communautaire. Si le groupe offre un climat d’écoute et d’amour, il sera possible de partager les pensées qui nous habitent afin de discerner leur nature. Ces pensées sont-elles justes? Peuvent-elles résister à la lumière de l’évangile, de l’amour de Dieu pour tous les hommes, sont-elles habitées d’espérance ou de fatalité, de découragement ou de foi, d’amour ou de légalisme?
Bien que cela demande une bonne dose d’humilité, éprouver ensemble ce qui nous accable ou qui nous préoccupe est une expérience précieuse.
D’une manière plus large, il est aussi important de demander à Dieu qu’il nous donne des pensées justes pour la région où nous habitons.
Il y a quelques semaines, je donnais des messages d’édification dans une petite ville de Suisse. Selon les chrétiens de cette région, leur ville était vraiment un lieu très difficile à évangéliser; "c’est dur, ici c’est très dur…" disaient-ils avec un poids de fatalisme et de découragement. Cette pensée qui les habitait était en réalité une arme redoutable entre les mains de Satan qui pouvait désamorcer ainsi les meilleurs projets d’évangélisation. Cette pensée devait être combattue afin que les chrétiens découvrent les projets de Dieu pour leur ville.
Comme le montre cet exemple, une petite pensée peut immobiliser de grandes forces dans l’église.
Cela est aussi vrai des relations entre les communautés et églises. Dans beaucoup de régions les chrétiens gaspillent toute leur énergie en s’opposant les uns aux autres par des critiques acerbes, des dénigrements, des rivalités et des rancunes. Ces pensées qui nourrissent la haine entre les chrétiens (même avec des justifications théologiques) n’ont pas leur source en Dieu et doivent être déposées au profit de l’amour.
Finalement, le meilleur moyen d’enlever nos mauvaises pensées est de permettre à Dieu de nous remplir de la connaissance de sa volonté. C’est l’objectif que chacun de nous devrait viser dans sa vie personnelle. En laissant l’Esprit nous inspirer, nous découvrirons les plans extraordinaires qu’il désire accomplir en nous et autour de nous. C’est le secret des grands hommes de foi. Ils ont marché selon la pensée du Seigneur et accompli des prodiges.
"Au reste, frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées." (Phil. 4:8)
I. 12- LA CONFESSION BIBLIQUE
ENSEIGNEMENT 1- Confessons la Parole de Dieu
par Colin Urquhart
La Parole de Dieu est un roc, ce n’est pas du sable qui peut changer et s’effacer (cf. Mat. 7:24-27). Jésus nous dit de bâtir notre maison sur ce roc et si nos vies sont bâties sur la parole de Dieu, peu importe le nombre ou la force des tempêtes, notre maison ne sera pas ébranlée. Mais si nos maisons sont bâties sur le sable, alors un rien les fera s’écrouler.
Le sable, cela peut être nos sentiments ou nos expériences: il est facile de croire une expérience de guérison, mais Dieu nous demande de croire ses paroles de guérison. Le sable, cela peut être aussi nos propres idées sur Dieu, sur ce qu’est la volonté de Dieu; mais c’est la Parole qui nous révèle les véritables intentions de Dieu. C’est pourquoi il importe de bâtir nos vies sur le roc de sa parole. Prenez le Nouveau Testament et trouvez tous les passages qui vous parlent de la nouvelle vie en Jésus: la personne nouvelle qu’il a créée en vous depuis que vous êtes passés de la mort à la vie (1 Jean 3:14); la personne nouvelle que vous êtes maintenant depuis qu’il vit en vous et que vous vivez en lui (cf. Gal. 2:20); la nouvelle créature que vous êtes (2 Cor. 5:17; Gal. 6:15): il faut que vous découvriez ces choses pour vous-mêmes et que vous demandiez au Saint-Esprit de souligner dans vos cœurs la vérité de ces passages.
J’aimerais vous donner une quintuple confession de foi, qui vous rende capables de vivre dans la puissance de la parole; vous pourrez alors continuer à vivre dans la puissance de Jésus-Christ, vous vivrez dans la puissance de votre guérison.
Apprenez à vous adresser à vous-mêmes la parole de Dieu
Si facilement nous oublions la parole, nous recommençons à vivre dans nos sentiments et nos expériences, à croire à nos problèmes et à nos souffrances. Tandis que David avait appris à se parler à lui-même: le grand psaume 103 commence avec David qui parle à sa propre âme; souvent on interprète ce passage comme s’il s’agissait d’une louange à Dieu mais en fait, David se dit à lui-même: "mon âme, bénis le Seigneur! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom! Mon âme, bénis le Seigneur, et n’oublie aucun de ses bienfaits!"
Il faut que vous aussi vous parliez sans cesse à votre âme de cette manière pour lui rappeler de bénir le Seigneur et de lui rendre grâces, afin de détourner le regard de vous-mêmes et de le centrer sur Jésus-Christ. Tout comme David, vous avez cinq bonnes raisons de louer le Seigneur: parce qu’il pardonne tous vos péchés; il guérit toutes vos maladies; il a délivré votre vie de la fosse; il vous couronne de bonté et de miséricorde. N’est-ce pas merveilleux que chaque jour le Seigneur nous couronne? Et Dieu nous rassasie de biens aussi longtemps que nous vivons.
Apprenez à dire la parole et à vous l’adresser à vous-mêmes. Au milieu des craintes, dites-vous: "ne crains pas, car je suis toujours avec toi" (Gen. 26:24). "Dieu ne m’a pas donné un esprit de crainte mais un esprit de force, d’amour et de sagesse." (cf. 2Tim. 1:7) Au moment où vous devez savoir que vous vivez dans la puissance guérissante de Dieu, répétez-vous toujours et encore: "par ses meurtrissures je suis guéri" (Esaïe 53:5) et il vous est permis d’ajouter: alléluia!
Apprenez à adresser à Dieu la parole de Dieu, à prier la parole
Qu’est-ce qui a le plus de force: vos propres paroles ou la parole de Dieu? Les groupes de guérison les plus puissants que j’aie connus, étaient ceux dont les membres n’utilisaient jamais dans la prière leurs propres mots. Ils n’utilisaient que les promesses contenues dans la parole de Dieu en ajoutant le nom de ceux pour lesquels ils priaient. Ces groupes de prière orientent la parole de Dieu vers ceux pour lesquels ils prient. Il y a une grande différence entre prier pour les gens et communiquer aux gens la puissance guérissante de Jésus. Et Dieu désire nous enseigner à communiquer cette puissance à ceux pour lesquels nous prions. Recevez la parole pour vous-mêmes d’abord, par exemple en disant: "par ses meurtrissures je suis guéri"; et après avoir passé quelques minutes à recevoir cette vérité pour vous-mêmes, alors vous pouvez la diriger sur ceux pour lesquels vous priez: "Jean, par les meurtrissures de Jésus tu es guéri"… avec la foi que la puissance guérissante de Jésus est conduite jusqu’à eux par ces paroles. Et quand vous priez Dieu pour vos propres besoins, priez dans la puissance de la parole et dans la vérité de ce que Dieu a déjà accompli en Christ. Que les paroles que vous adressez à Dieu ne renient pas ce que Jésus a fait.
Apprenez à adresser la parole de Dieu à Satan
Je ne vous suggère pas de commencer à avoir des conversations avec lui, car il est plus fort que nous pour discuter; c’est un triste personnage qui ne mérite pas d’avoir une conversation avec un enfant de Dieu. Je veux dire qu’il nous faut expulser Satan par la parol8e de Dieu, le congédier. C’est ce que Jésus lui-même a fait. Quand Satan l’a tenté au désert, Jésus a répondu en disant: "Il est écrit…" et Satan ne peut pas effacer ce que Dieu a écrit, il n’a aucune réponse à la vérité. Apprenez donc à utiliser la parole de Dieu quand il vous tente, dites-lui que vous refusez de croire ses doutes. Il n’a pas le droit de vous mettre dans un esclavage de crainte, ni de lier vos corps par la maladie, ni de vous affliger ou de vous lier d’aucune manière. Nous croyons Dieu, et non pas les mensonges de Satan.
Parfois le diable réussit à nous faire croire que nous ne disons la vérité que quand nous parlons de nos problèmes! Il y a actuellement un esprit très malsain dans le Renouveau, où des gens cherchent constamment une guérison encore et encore plus profonde… Cela concentre toute leur attention sur eux-mêmes et la détourne de Dieu. Dieu désire que nous vivions dans la puissance de ce qu’il a fait. Notre baptême d’eau nous le rappelle et il nous exprime que nous sommes des hommes morts et ressuscités pour une vie nouvelle (cf. Rom. 6:4).
Quand des liens nous rattachant à des choses anciennes subsistent, le Saint-Esprit peut traiter ces problèmes de façon très simple; nous n’avons pas besoin de creuser dans le passé parce que c’est lui qui ramène à la surface les choses qui doivent être guéries. Je me souviens par exemple d’une réunion que je tenais en Australie: une femme était dans ce qu’on appelle un "repos dans l’Esprit" pendant plus d’une heure et quand elle est revenue à elle, je lui ai demandé ce qui s’était passé. Elle m’a répondu que Dieu lui avait dit: "c’est moi le patron." Quand j’en ai parlé à son pasteur, il m’a dit qu’un groupe s’était occupé d’elle pendant des mois; ils s’étaient heurtés à un bloc qu’ils n’arrivaient pas à enlever, parce que cette femme refusait de se soumettre à l’autorité de Dieu. Alors le Seigneur a pris lui-même les choses en main: alléluia! Le Saint-Esprit est beaucoup plus efficace que nos méthodes humaines.
Apprenez à vous adresser la parole de Dieu les uns aux autres
Il faut que nous apprenions à nous construire les uns les autres dans la foi en nous encourageant par la parole. Le Seigneur nous a enseignés dans notre communauté à faire cela: il nous a mis en face de toutes les choses négatives que nous disions sans cesse, et nous avons dû apprendre à nous adresser constamment des paroles de foi, à toujours fortifier la foi de l’autre. Certains avaient une piètre opinion d’eux-mêmes, jusqu’à ce que nous commencions à parler le langage de la foi. Alors ils se sont vus dans une lumière nouvelle; ils ne se sentaient plus critiqués ni jugés, mais au contraire sans cesse fortifiés par les autres. Ils ont alors commencé à se considérer eux-mêmes comme les nouvelles créatures qu’ils étaient déjà, une confiance et une guérison nouvelles sont entrées dans leur vie. Nous avons tous à faire fonctionner cela dans tout le Corps de Christ. Il y a là un merveilleux ministère à exercer également à l’égard des chrétiens non charismatiques. Cessez de les juger parce que vous croyez avoir plus d’expériences qu’eux avec l’Esprit, mais fortifiez-les en leur montrant par vos paroles qu’eux aussi sont en Christ, que les vérités de la Croix sont valables pour eux aussi puisqu’ils y croient. Ils se sentiront alors encouragés au lieu de se sentir jugés; et peut-être désireront-ils en savoir davantage parce qu’ils réaliseront que vos yeux ont été ouverts sur certaines vérités de l’Écriture, qu’eux-mêmes n’ont pas encore découvertes.
Apprenez à adresser la parole de Dieu au monde autour de vous
Nous vivons dans un monde terriblement négatif: les gens se plaignent sans cesse, ils geignent et gémissent. Or Paul dit aux Philippiens: "faites toutes choses sans murmure ni hésitation" (Phil. 2:14). De quoi avons-nous à nous plaindre? Nous avons le Seigneur; toutes les bénédictions dans les lieux célestes sont à nous (cf. Eph. 1:3). Dieu vit en nous par la personne du Saint-Esprit (cf. 1Cor. 3:16). Il n’y a aucune condamnation en nous puisque nous sommes en Christ (Rom. 8:1); rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu en Christ (Rom. 8:39); nous sommes plus que vainqueurs par lui (Rom. 8:37); je puis tout en celui qui me fortifie (Phil. 4:13). Dieu est notre médecin, il est celui qui pourvoit à tout (cf. Phil. 4:19). Alors, de quoi nous plaindrions-nous?
Si les prix montent, c’est une occasion de faire l’expérience de la fidélité de Dieu. Mais rappelez-vous cet autre principe: c’est dans la mesure où nous donnons que nous recevons. Si vous donnez en murmurant, en vous plaignant, alors il faut vous attendre à recevoir des choses peu agréables. Mais si vous donnez généreusement de la manière dont Dieu vous montre, alors vous pouvez vous attendre à ce que Dieu pourvoie à tous vos besoins parce que c’est là son désir. Le monde est dans les douleurs de l’enfantement en attendant qu’enfin les fils de Dieu soient révélés (cf. Rom. 8:19). Et qui sont les fils de Dieu?
Il faut donc que nous nous manifestions nous-mêmes par les paroles que nous prononçons. Encore une fois: pourquoi le monde croirait-il nos paroles sur l’Évangile, si nos paroles et notre attitude habituelles disent le contraire?
ENSEIGNEMENT 2- Confesser ses fautes !
par Charles-Louis Rochat
Apprenez à confesser votre guérison
Cette quintuple confession de foi influence tous les aspects de notre vie, mais je désire la mettre particulièrement en relation avec la guérison nous nous dupons nous-mêmes si nous disons que nous croyons à la guérison de Jésus et que, quand les gens nous interrogent, nous répondons: "oh! ça ne va pas trop mal aujourd’hui" ou bien: "ça pourrait être pire…" Il faut que nos bouches confessent les vérités que nous croyons. Cela ne signifie pas que nous devions faire de fausses confessions. La vérité, ce n’est pas forcément de dire "je suis guéri" mais: "par ses meurtrissures je suis guéri" et il y a une grande différence entre les deux. Nous proclamons ainsi que nous entrons dans cette guérison et que nous y croyons, sans donner de faux témoignage.
Le moment de rendre témoignage à d’autres est venu quand nous pouvons leur démontrer ce que Dieu a fait pour nous. Ne jetez pas le discrédit sur le ministère de guérison du corps médical: les deux formes de guérison ne s’opposent pas. Presque toutes les personnes que j’ai vues guéries par le Seigneur avaient déjà reçu de l’aide du corps médical, une aide qui leur avait été précieuse. Pour Dieu il n’y a pas opposition entre ces deux choses, et il aimerait aussi nous mettre en garde contre des actes de bravade: jeter nos médicaments, par exemple. Quand le docteur aura vérifié votre guérison, alors vous pouvez les abandonner. Jésus lui-même envoyait les malades guéris vers les prêtres pour vérifier leur guérison: donc n’ayons pas honte de faire la même chose.
Dieu désire que nous vivions tous dans la puissance de sa guérison parce que c’est une partie normale de notre vie chrétienne; nous vivons dans le salut de Dieu, et cela signifie que nous vivons dans sa guérison totale. Il n’est pas nécessaire que nous fassions de la guérison une chose à part; mais parce que nous vivons dans le salut plénier de Dieu, il peut alors nous utiliser à sa louange et à sa gloire dans le monde. Dieu nous fortifie, nous guérit pour son service dans le monde. Et non pas simplement pour que nous nous promenions en nous répétant à nous-mêmes: "oh comme Dieu est bon pour moi!"
Si vous croyez que Dieu vous a communiqué sa guérison, le don est là en vous: connais-tu le don de Dieu (cf. Jean 4:16). Vous pouvez donc demander à Dieu de vous pardonner toutes les attitudes négatives que vous auriez déjà eues, et commencer à le louer et à le bénir pour sa guérison qu’il vous a donnée. Vous pouvez commencer à confesser que vous êtes guéris par les meurtrissures de Jésus, commencer à marcher dans la confiance de ce que Dieu a fait. Et dans la mesure où vous continuerez à croire, cette guérison qui est en vous va se débloquer et prendre toute la place en vous.
Celui qui cache ses transgressions ne prospère point, Mais celui qui les avoue et les délaisse obtient miséricorde. (Proverbes 28:13)
De ce verset d’introduction ressort l’importance de la confession. Voici un sujet particulier pour notre "Lien". Ne risque-t-il pas de mettre en évidence certaines divergences au sein de la chrétienté?
En effet, sans entrer dans une inutile et stérile comparaison théologique, on doit quand même mentionner deux idées reçues tenaces:
1.La confession implique la notion du confessionnal. Elle est ressentie parfois dans un sens péjoratif sous-entendant une petite dérision: "Aller à confesse", implique l’idée d’une cage grillagée d’où l’on nous extorque des aveux pénibles, mais avec la compensation d’une sorte de "remise à zéro du compteur". Le pardon ayant été accordé, on repart gaillardement dans la vie!
Nous savons bien que cette caricature, ne correspond en rien aux sentiments réels de beaucoup
de pratiquants. Mais il faut aussi reconnaître que pour d’autres, c’est un rite ayant perdu son sens originel.
2. À l’opposé, d’autres, pensant jouir d’une ligne directe avec Dieu le Père, s’imaginent être dispensés de toute
oreille humaine pouvant intercepter ce qu’ils auraient à "avouer". S’il peut y avoir des
moments destinés à la confession, c’est plutôt dans le contexte liturgique de l’office religieux.
Abrégeons des propos risquant d’entraîner de malsaines comparaisons partisanes; laissons plutôt parler l’Écriture.
Le passage proposé se trouve dans la description d’un important réveil religieux à Ephèse, suite au ministère de l’apôtre Paul:
Actes 19: à lire dès le v. 13. Suite au v. 18: Plusieurs de ceux qui avaient cru venaient confesser et déclarer ce qu’ils avaient fait. Et un certain nombre de ceux qui avaient exercé les arts magiques, ayant apporté leurs livres, les brûlèrent devant tout le monde: on en estima la valeur à cinquante mille pièces d’argent. C’est ainsi que la parole du Seigneur croissait en puissance et en force.
Ce texte dynamique nous indique d’emblée que la confession ne relève pas de diverses "sensibilités" religieuses; elle est à la base de la réelle relation normale de tout chrétien avec son Sauveur. S’approcher de Dieu, lui donner son cœur, recevoir le pardon et l’assurance du salut implique dès le départ la confession des péchés. Cela ressort avec encore plus de force dans l’épître de Jean:
1 Jean 1: 7-9: Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes mutuellement en communion, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous séduisons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous.
Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.
Ces paroles éclairantes devraient pouvoir être qualifiées de définitives. Malheureusement l’observation nous montre que pour nombre de personnes, rien n’est clair ni définitif.
Les causes cachées de la médiocrité.
Il est certain que la marche titubante du christianisme actuel est largement imputable à l’absence d’une véritable confession des péchés.
On est devenu chrétien comme on aurait adhéré à un parti politique ou une société quelconque ou un club!
Certes, le désir de suivre Dieu et de lui être fidèle existe, mais on n’a pas pris le temps et la peine de régler la question du péché.
Le message de l’évangile accommodé à la sauce de notre époque n’est guère contraignant. Bien sûr, conformément à l’Écriture, Il insiste judicieusement sur la grâce d’un Dieu qui nous aime, et la joie et la paix qu’il donne. Accepter Jésus comme "Sauveur personnel", procure donc un grand bonheur, voire parfois la réussite et la prospérité ou… des tribulations!
Mais tout cela est néanmoins dramatiquement incomplet! Le pardon est absolu pour autant que nos péchés soient confessés!
Les exigences de Dieu sont précises.
On dit parfois: "péché confessé est à moitié pardonné". Mais à cette boutade l’Écriture répond:
Péché pas ou à moitié confessé n’est pas pardonné.
Comprenez ceci par la lecture de quelques passages:
Le Ps. 32; le Ps. 51, (en relation avec la faute de David); Dan. 920; Marc 15; Jacq. 516 etc. En fait, tout le culte judaïque est orienté sur la recherche de la rédemption après que le prêtre ait confessé les péchés du peuple.
Nous nous bornerons à aborder ici l’aspect personnel de la confession individuelle. Mais attention de ne pas se méprendre.
Idée d’un aveu.
L’évocation de la faute de David dans le Ps. 51 fait suite à l’intervention du prophète Nathan dévoilant son péché. (2 Sam. 12)
Une très mauvaise compréhension de la confession serait de l’envisager sous la forme d’un aveu arraché. Tant qu’un péché peut être dissimulé, on s’en accommode; ce n’est que lorsque nous sommes découverts que l’on passe à la confession! Malheureusement, nombre de personnes dissimulent une importante face de leur existence, tout en offrant une apparence de piété pour leur entourage.
Dans l’Évangile, on lit avec quelle verve Jésus s’en prend à cette hypocrisie, le plus souvent dissimulée sous un vernis religieux. De même aujourd’hui, dans ce que l’on appelle l’Église, existe hélas un formidable amas de mensonges, magouilles, infidélités conjugales, vices et passions impures, pratiques occultes, spiritisme, fétichisme etc.
On apprend avec consternation que des gens auxquels on "aurait donné le Bon Dieu sans confession" sont en fait sous l’emprise du péché. Telle personne que l’on portait aux nues s’avère soudain être impliquée dans un scandale! Cela fait "blasphémer les ennemis de l’Éternel". Il est vrai que dans le monde public, chaque jour apporte son contingent, "les affaires" comme on dit aujourd’hui. Mais Jésus dit: "Qu’il n’en soit pas de même parmi vous!"
Jeter le premier la pierre!
S’il est facile de débusquer et dénoncer tous les désordres, cela ne sert pas à grand-chose, sinon faire jaser. Et le véritable fauteur de trouble, Satan l’accusateur est plutôt honoré que l’on parle tellement de son travail.
Notre propos sur la confession ne veut donc rien avoir d’un procès où se côtoient juges, dénonciateurs et plaignants. De toute façon, le verdict est déjà prononcé; c’est la peine capitale. Tous ont péché. Même si l’on n’a pas transgressé les préceptes de la loi morale du décalogue, (tuer, voler, commettre adultère etc.) on a négligé le premier et le plus grand commandement: "Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force." (Marc 1230).
Un avocat!
Jean assure que nous avons en Christ un avocat auprès du Père (1 Jean 21). Nous ne pourrions être mieux défendus! Mais Dieu ne revient pas pour autant sur la sentence; elle est appliquée, l’exécution a eu lieu, Jésus s’étant offert Lui-même en rançon; c’est Lui que l’on a exécuté sur la Croix. (1 Jean 22).
Nous rappelons ici ce drame de la rédemption pour démontrer le rôle capital de la confession. Les péchés que nous
confessons sont "effacés", l’acte de condamnation étant cloué à la croix, (Col. 213-15). Le terme "d’effacer" est de la plus haute importance. Il n’implique pas de fâcheuses séquelles, ce qui
serait le cas si Dieu se bornait à "biffer" ce qui a été mauvais dans notre vie. Que penseriez-vous si dans votre portrait écrit on trouvait l’expression: "C’était un fieffé
menteur"!
Certes, on l’a rayé, mais n’est-ce pas plutôt que l’on a souligné trop haut?! Jésus a effacé; Il décrit le menteur racheté et guéri par: "Il aime la vérité"!
La conviction de péché.
Or Jésus, notre Avocat nous annonce le ministère du Saint-Esprit, le Consolateur, nous conduisant dans la vérité. Nous n’entrons donc pas dans un processus d’aveux forcés parce qu’on est dévoilé devant un tribunal. Notre époque n’est pas avare de grands procès, avec attitudes grandiloquentes. La culpabilité est certaine, mais il y a presque inversion des valeurs. On appelle bien ce qui est mal, et mal ce qui est bien! (Es. 520)
Par contre, la juste confession chrétienne sera le fruit du travail du Saint-Esprit:
Jean 168: Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, et de justice, et de jugement:
Elle n’est pas le fait du remords ni d’une contrainte à cause de la détérioration de notre image. Sauver la face découle de la chair, de l’orgueil, pas du travail du Saint-Esprit.
Lorsque nous passons par la conviction de péché, nous ressentons globalement notre état général de pécheur. Le fardeau de notre péché, dont nous prenons conscience nous écrase. Ayant péché toute notre vie, on ne peut tout évoquer à la fois. Mais nous sommes invités à tout déposer à la croix. Le pardon reçu est global. Jésus en effet a porté le poids du péché de toute l’humanité et s’est écrié: "Tout est accompli!"
Il en résulte une grande libération, et nous devenons vraiment enfants de Dieu. Jésus nous a acceptés tels que nous étions. Mais pas pour nous garder dans l’état où il nous a accueillis! Il va nous changer. Et après la confession du péché, le Saint-Esprit va nous conduire dans la confession des péchés!
Ils confessèrent tout ce qu’ils avaient fait. (Actes 19:18b)
Nous avons commis les péchés un à un, Il est donc parfaitement logique et normal de les confesser isolément. Toutefois, on doit les différencier, non pas tant pour savoir s’ils sont grands ou petits, graves ou "mignons". Devant la Sainteté de Dieu, ils sont tous également abominables.
Par contre on distinguera ceux qui ont des conséquences vis-à-vis de notre prochain. Dans divers cas, (vol par exemple), la confession ne sera pas complète sans restitution. Tels péchés contre Dieu seul sont à confesser à Dieu seul. Mais, toute une variété de péchés sont à confesser aussi aux hommes et devant eux. Il est impossible d’entrer ici dans toute la description de ce qui doit être fait. Dans certains cas, il sera utile et même nécessaire d’avoir recours à de l’aide spirituelle. Mais il faudra veiller à ce que tout demeure dans la stricte confidentialité. On a vu parfois des étalages malsains, où la confession publique devient un moyen de se mettre en évidence et de se glorifier! Cela sonne faux. Celui qui passe par une authentique repentance éprouve dès lors de la haine pour le péché, bien que gardant tout son amour envers le pécheur!
Le pardon divin revêt un aspect définitif. Mais cela ne veut pas dire que tout a été réglé de notre côté. On peut se rendre compte en cheminant, que le malin a encore des droits, à causes de péchés non confessés. Cela s’avère particulièrement avec les séquelles de pratiques occultes, où subsistent des pactes avec l’ennemi. Il peut donc y avoir dans notre vie, même bien après notre conversion, des mises en ordre demandées par le Saint-Esprit.
Si tel est le cas, il faut éviter de paniquer en remettant tout en question. Nombre de problèmes découverts au cours de notre cheminement ne signalent pas une reculade, mais tout simplement l’acquisition d’une plus grande maturité et un meilleur discernement. La chose sombre que l’on découvre n’est pas nouvelle, mais elle était jusqu’alors cachée par une autre plus grosse, maintenant éliminée.
Il n’est pas rare de devoir confesser des péchés très anciens, complètement oubliés, surgissant soudain sous le projecteur du Saint-Esprit! Il suffit alors de le confesser selon les directives du Seigneur. On enlèvera ainsi toute possibilité à l’accusateur de planter une culpabilité lancinante. On évitera d’entrer dans le processus erroné de faire pénitence. Au contraire la confession honnête et sans contraintes désarmera les puissances de l’enfer, là où règne le prince du mensonge!
Pas un système!
Il est important de mettre en garde contre une systématisation. Nos expériences profondes sont personnelles, donc pas normatives. Ce que nous vivons ne saurait devenir une méthode applicable aux autres!
Dans notre époque de médiatisation intense, beaucoup de témoignages pourraient, pour des personnes sensibles, être perçus comme un passage obligé, une sorte de marche à suivre, engendrant de graves troubles d’introspection maladive. Ne passez pas votre temps à vous creuser la tête pour savoir quel péché vous pourriez encore avoir commis. Rassurez-vous: même si vous n’avez ni tué ou commis un hold-up, vous avez transgressé le premier et plus grand commandement, par conséquent commis le plus grand péché! Nous sommes sauvés par grâce; cette certitude nous abrite d’une autre méprise: celle du salut par les œuvres.
Quand David se creusait la tête, c’était pour se demander quel bien il pourrait encore faire aux descendants de Jonathan! (2 Sam. 91) La joie de savoir nos dettes payées devrait en toute logique nous conduire à la bienveillance envers notre prochain. Le rôle de l’Esprit Saint conduisant progressivement à l’éradication complète du pouvoir du péché dans nos vies engendre une attitude sereine procurant et produisant la paix.
Remarque: Nous avons abordé le thème de la confession nous en tenant à la signification la plus classique du terme: Avouer son péché, mais avec la joie de se savoir pardonné.
Un terme revenant parfois dans l’original grec (par ex. 1 Jean 19) est celui d’"homologeo" ayant donné homologuer en français, ce qui souligne l’aspect de conformité!
Il existe encore plusieurs autres significations où la confession n’implique pas même le péché, mais tout simplement le credo ou le témoignage. Paul cite à Timothée: Sa belle confession. Parfois le terme utilisé est plutôt "Professer".
Cela implique une très grande limpidité, l’absence de masque. Une relation détendue.
Conduit à des propos ouverts et joyeux, où l’être se montre dans toute sa vérité.
Ps. 171: Prière de David. Éternel! écoute la droiture, sois attentif à mes cris, Prête l’oreille à ma prière faite avec des lèvres sans tromperie! Que ma justice paraisse devant ta face, Que tes yeux contemplent mon intégrité!
Ps. 17: 3: Si tu sondes mon cœur, si tu le visites la nuit, Si tu m’éprouves, tu ne trouveras rien: Ma pensée n’est pas autre que ce qui sort de ma bouche.
LA SUITE DANS LA 14ème PARTIE
I. 13- LA LOUANGE
ENSEIGNEMENT 1- La louange
par Philippe Decorvet...................................................................